Schoeck au sommet
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XXe siècle La partition est imposante: quatre actes pour deux heures trente de musique. Elle s’inscrit dans le sillage des opéras straussiens: la tonalité est poussée à ses limites, la puissance dramatique de la musique est exacerbée, les voix larges. Entre 1937 et 1941, aux premières heures du second conflit mondial, le compositeur suisse Othmar Schoeck signe un ouvrage lyrique à partir d’une nouvelle du poète romantique allemand Eichendorff, Das Schloss Dürande. La musique n’est pas mise en cause, mais la qualité littéraire du livret (qui n’est pas de lui) est pauvre et sa pompe souffre ostensiblement d’avoir trempé dans l’idéologie nazie. On sait que Schoeck lui-même n’en était pas satisfait et qu’il a vraisemblablement composé une partie de la musique en amont, en s’inspirant directement de cette histoire d’amour contrarié sur fond de différence sociale et de guerres intestines. Mais huitante ans plus tard, l’œuvre reste trop compromise. Vu ses qualités musicales, une réécritur