Lars Eidinger, ce noble fourbe
A Lausanne, le comédien berlinois incarnera Richard III de Shakespeare, un héros criminel au corps difforme. Portrait d’un artiste au jeu brillant
Ghania Adamo
Temps de lecture estimé : 4 minutes
Scène » Quelque chose se prépare au royaume d’Angleterre. Pas celui d’aujourd’hui projeté dans les réjouissances du prochain mariage princier, mais celui d’il y a 500 ans, alors en pleine guerre civile. La guerre des Deux-Roses qui opposa les deux maisons royales de Lancastre et d’York. De cette guerre-là, Richard III, l’une des pièces historiques de Shakespeare les plus montées, trouve encore aujourd’hui un fugitif écho. Non que Shakespeare soit un paparazzi traquant le moindre soubresaut d’une cour (toujours en vue), mais parce que l’écrivain, visionnaire, savait déjà à l’époque que pendant des siècles ce royaume serait un nœud d’intrigues, difficile à débrouiller. Lady Di disparut dans un tunnel à Paris. On parla d’accident commandité.
Les morts brutales ne manquent pas dans Richard III. Thomas Ostermeier, qui a créé la pièce à Berlin, en 2015, et la présente prochainement à Lausanne, ancre l’action dans l’époque moderne. Son spectacle, vu il y a deux ans, s’ouvre sur des