De la main-d’œuvre bon marché
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J’ai lu avec intérêt le courrier des lecteurs «La prise en charge des enfants en crèche exige un savoir-faire» paru dans La Liberté du 15 juin. On s’intéresse enfin à la place des apprenants dans les crèches!
Pour rappel, les stagiaires et apprentis au sein des institutions de la petite enfance fribourgeoises sont comptés dans les quotas du personnel. Je peux vous dire qu’avec de telles normes, on est vite mis dans le bain! Stagiaire pour un an dans une crèche, je suis propulsée dans le milieu! Pas le choix, les enfants ont besoin d’attention, de soins. De plus, ils occupent différents espaces: salles pour manger, pour dormir, pour les changes ou encore pour jouer. Je me retrouve inévitablement seule avec des enfants dans l’une d’elles. Difficile alors de m’observer, de m’expliquer les bons gestes et l’attitude à avoir.
Et en cas d’urgence? C’est l’éducatrice qui s’occupe de l’enfant dans le besoin. Je me retrouve donc à gérer le reste du groupe: sept enfants de moins de 2 ans! Par contre, je n’ai pas le doit d’être seule ni dehors, ni dedans. Si un enfant dort encore, les autres attendent et manquent parfois la balade.
Dans ce contexte je me suis sentie utilisée, de la main-d’œuvre bon marché à qui on ne laissait pas le temps d’apprendre. Heureusement, la crèche où j’ai effectué ce stage avait pleinement conscience de cette réalité. Mes collègues m’ont entourée et formée de leur mieux au quotidien et lors des entretiens hebdomadaires avec ma formatrice. Seul moment de la semaine où je retrouvais ma place… Celle d’une jeune motivée qui ne demande qu’à apprendre!
Jessica Nunes Soares,
Corminbœuf