De la toux sélective
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Depuis quelques jours, je suis affligée d’un mal mystérieux. Pas le coronavirus, heureusement, mais une forme de toux sélective qui se manifeste uniquement les rares minutes que je passe dehors. Je passe au moins 23 heures sur 24 seule dans mon deux-pièces sans la moindre quinte, sans une petite bribe de hoquet, mais dès que je mets le pied dehors c’est parti. Je toussote discrètement dans mon coude, fuyant le regard effarouché des passants. Parce que c’est seulement quand je croise d’autres gens, évidemment. Je les comprends, cela dit, nous sommes tous sur le qui-vive face au moindre signe d’expectoration. De la même manière, je n’ai jamais eu autant envie de me toucher la figure. Un besoin irrépressible de me frotter les yeux ou de me gratter le nez. Comme si mon corps voulait par tous les moyens attirer l’attention des gens pour pallier la solitude du presque confinement. Pas sûre que tousser pour se faire des copains soit une super stratégie, cependant. ARM