En Suisse, les juifs s’étaient défendus
Dans les années 1930, alors que l’idéologie nazie progressait en Suisse, les juifs ont dénoncé devant la justice bernoise l’un des plus grands brûlots antijuifs de l’histoire: «Les Protocoles des sages de Sion».
Pierre Köstinger
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Son nom signifie littéralement le «boucher». En ce jour de printemps 1935, dans la salle du Tribunal de Berne, le propagandiste nazi Ulrich Fleischhauer aboie ses arguments à la manière de son Führer, Adolf Hitler. Il a été envoyé d’Allemagne pour défendre, en qualité d’expert, Theodor Fischer et Sylvio Schnell.
Les deux hommes se retrouvent sur le banc des accusés pour avoir distribué, devant le casino de Berne en 1933, plusieurs exemplaires des «Protocoles des sages de Sion», l’un des plus grands pamphlets antisémites du XXesiècle après «Mein Kampf».
Face à eux, plusieurs membres des communautés israélites suisses qui ont solidement préparé leurs arguments, bien déterminés à faire interdire la diffusion de cet ouvrage qui aurait été rédig