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La BCE dégaine son arsenal anticrise

Publié le 13.09.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Zone euro » Sous pression comme rarement, la Banque centrale européenne a surmonté ses divisions pour adopter une panoplie de mesures destinées à accroître son soutien à l’économie en zone euro.

Baisse de taux, nouveaux rachats de dettes publiques et privées, système de taux dégressif et prêts géants pour soulager les banques: la BCE a dégainé en une fois le «paquet» anticrise guetté tout l’été par les marchés financiers, qui font reposer sur les banques centrales leurs espoirs de relance conjoncturelle.

Le président italien de la BCE, Mario Draghi, a évacué ainsi les grandes décisions attendues avant de passer la main fin octobre à la Française Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international, après huit ans d’un mandat scandé par les crises.

«C’est le cadeau d’adieu de Mario Draghi aux marchés», résume Uwe Burkert, chef économiste de la banque LBBW, même s’il y lit aussi le signe inquiétant que la BCE «voit la récession poindre en zone euro».

Dans le détail, l’institut basé à Francfort a abaissé pour la première fois depuis mars 2016 son taux «de dépôt», porté de –0,40% à –0,50%, une mesure destinée à inciter les banques à prêter aux entreprises et aux ménages, plutôt qu’à laisser dormir leurs liquidités à la banque centrale. Autre signe de sa volonté de soutenir l’économie, la BCE a laissé ses deux autres taux directeurs inchangés, dont le principal fixé à zéro, et indiqué qu’elle n’envisageait plus de les remonter tant que l’inflation n’aura pas «solidement convergé» vers son objectif de 2%, une formule inédite.

Dissipant le principal suspense, la BCE a aussi relancé son vaste programme de rachats d’actifs, baptisé Assouplissement quantitatif ou QE, par lequel elle avait acquis 2600 milliards d’obligations entre mars 2015 et décembre 2018 en zone euro.

Malgré l’opposition publiquement exprimée par plusieurs banquiers centraux, dont l’Allemand Jens Weidmann et le Néerlandais Klaas Knot, ces achats reprendront le 1er novembre au rythme de 20 milliards d’euros par mois et «aussi longtemps que nécessaire».

Par ailleurs et comme évoqué depuis plusieurs mois, la BCE a adopté un système de taux par paliers pour alléger la charge d’intérêt pesant pour plus de 7 milliards par an sur les banques.

Enfin, l’institut a confirmé la nouvelle vague à compter du 19 septembre de prêts géants aux banques, alloués à des conditions préférentielles. Si ce cocktail était attendu, les réactions ont néanmoins été vives: le marché de la dette s’est nettement détendu, en particulier en Italie, et les bourses européennes ont avancé vers leurs plus hauts annuels. ATS/AFP

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