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Risques de surchauffe dans l’immobilier

Publié le 05.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Marchés financiers » La Finma prévient qu’il existe des risques de surchauffe sur le marché de l’immobilier de rendement.

Mark Branson, directeur de l’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) estime que des mesures s’imposent dans le domaine de l’immobilier, a-t-il dit hier à Berne lors de sa conférence de presse annuelle.

La Finma intervient quand elle constate que des établissements prennent des risques trop élevés sur le marché, a relevé M. Branson. Mais elle n’a «pratiquement aucune influence» sur le niveau de risque global. «Une surchauffe du marché ne peut être contrée que par des ajustements efficaces dans l’autorégulation ou la réglementation.»

Le bas niveau des taux a des conséquences sur l’immobilier de rendement, a constaté M. Branson, ne cachant pas ses préoccupations. «Le marché hypothécaire est des plus importants pour la stabilité de la place financière (suisse). Il est too big to fail», a-t-il dit, dans une référence anglicisée au risque systémique.

Le directeur de la Finma s’inquiète du nombre record de logements vacants, parallèlement à la hausse des prix. Il enjoint les banques à prendre les mesures d’autorégulation nécessaires. A défaut, un renforcement des exigences en matière de fonds propres pourrait être imposé.

Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) avait suggéré aux régulateurs, dans son rapport sur la Suisse, de prendre des mesures pour éviter une surchauffe du secteur immobilier, dopé par des années de taux bas.

«La demande en immobilier financé par les hypothèques demeure forte, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, la recherche de rendement (…) et des attentes en matière de progression des prix», avait souligné le FMI. Selon ce dernier, les risques sont particulièrement prononcés dans le segment de l’investissement résidentiel.

Environ 85% des avoirs locaux détenus par les banques suisses proviennent des prêts hypothécaires. Des «chocs sur les prix de l’immobilier pourraient avoir un impact sur l’ensemble de l’économie», avait prévenu le FMI.

Par ailleurs, les maisons restent un bien immobilier très prisé en Suisse, en dépit des tarifs élevés et des obstacles régulatoires pour l’accession à la propriété. Alors que le nombre d’objets annoncés sur internet n’a cessé de croître, la durée de publication a reculé l’année dernière.

Selon l’étude de Homegate.ch, «la demande pour les maisons individuelles se trouve actuellement à un niveau inédit». L’année dernière, plus de 34 300 maisons ont fait l’objet d’une annonce sur internet, près de 6000 de plus qu’en 2015, a relevé hier le portail immobilier.

Parallèlement, la durée de publication a baissé. Alors que cette dernière se situait encore à 104 jours en moyenne en 2016, ce chiffre a reculé à 81 jours en 2018, signe selon Homegate.ch «d’une très forte demande». awp/ats

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