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Rome promet à Bruxelles de contenir la dette

Publié le 23.10.2018

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Budget » L’Italie réaffirme son attachement à l’Union européenne et à la zone euro.

Malgré les critiques de la Commission européenne, la coalition populiste au pouvoir en Italie a maintenu inchangées hier ses prévisions de budget. Elle s’engage toutefois à respecter les objectifs qu’elle s’est fixés, sans creuser davantage le déficit ou la dette.

La coalition formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) a en outre réaffirmé son attachement à l’Union européenne et à la zone euro, assurant qu’il n’y avait «aucune chance» que l’Italie en sorte.

Le gouvernement prévoit un déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% pour le précédent gouvernement, puis à 2,1% en 2020 (contre 0) et à 1,8% en 2021. Dans le même temps, Rome s’est engagé à porter la dette publique, actuellement à quelque 131% du PIB, à 126,5% en 2021.

Alors que Bruxelles l’avait sommée de lui fournir hier des «clarifications» sur son budget, «jugé hors des clous» européens, l’Italie a maintenu le cap. Dans une lettre de quatre pages, le gouvernement souligne qu’il savait que ce budget n’était «pas en ligne avec les normes du Pacte de stabilité et de croissance».

«C’était une décision difficile mais nécessaire à la lumière du retard pour retrouver le niveau de PIB d’avant la crise et des conditions économiques dramatiques dans lesquelles se trouvent les couches les plus désavantagées de la société italienne», assure le gouvernement. Mais «si les rapports dette/PIB et déficit/PIB ne devaient pas être en ligne avec ce qui est prévu, le gouvernement s’engage à intervenir en adoptant toutes les mesures nécessaires afin que les objectifs indiqués soient rigoureusement respectés», ajoute-t-il.

«Le chiffre de 2,4% pour nous est un plafond que nous nous sommes solennellement engagés à respecter», a également affirmé le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, lors d’une rencontre avec la presse étrangère à Rome.

«Nous ne sommes pas une bande de têtes brûlées. Si nous avions adopté une loi de finances différente, nous serions entrés en récession», a-t-il souligné. Mais, a-t-il dit, «nous voulons dialoguer avec les institutions européennes dans un esprit de collaboration loyale, de dialogue constructif».

Comme l’avaient fait ses deux vice-premiers ministres ce week-end, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, chefs de file de la Ligue et du M5S, M. Conte a aussi réaffirmé l’engagement européen de son pays: «Ecoutez-moi bien: pour l’Italie, il n’y a aucune chance d’«Italexit», de sortie de l’Europe ou de l’eurozone.»

La Commission avait évoqué jeudi un dérapage budgétaire «sans précédent» et pointé un risque de «non-conformité grave» avec les règles européennes.

ATS

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