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Un champion du numérique pour UBS

Le géant bancaire a nommé hier le Néerlandais Ralph Hamers pour succéder à Sergio Ermotti

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Un champion du numérique pour UBS
Publié le 21.02.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Banques » En l’espace de trois semaines, les deux grandes banques suisses ont annoncé un changement de patron. A la surprise générale, UBS a nommé hier le Néerlandais Ralph Hamers, spécialiste du numérique, pour succéder à Sergio Ermotti. L’avenir du Tessinois au sein du géant de la Paradeplatz reste pour l’heure un mystère.

La rumeur d’un changement à la tête du numéro un bancaire helvétique courait depuis quelques jours, alimentée par le départ du directeur général de Credit Suisse Tidjane Thiam, le 7 février. La nouvelle est finalement tombée durant la nuit de mercredi à hier avec la nomination de l’actuel directeur de la banque néerlandaise ING.

Ce choix n’a pas manqué d’étonner tous les observateurs du microcosme financier zurichois, qui avaient déroulé des listes de papables sans considérer Ralph Hamers. Le quinquagénaire travaille chez ING depuis 29 ans, dont plus de six en qualité de directeur général. Il prendra ses fonctions en novembre, après une phase de transition de deux mois, en binôme avec Sergio Ermotti.

Hors du sérail

Alors qu’UBS semblait se diriger vers une candidature interne, la grande banque a choisi une personnalité clairement hors du sérail. Ralph Hamers dirige l’héritier de l’ancienne banque postale néerlandaise, un groupe fondamentalement tourné vers la clientèle de détail. UBS, pour sa part, a placé la gestion de fortune parmi ses priorités stratégiques.

En conférence de presse, le président Axel Weber a balayé les doutes des observateurs d’un revers de main. M. Hamers pourra s’appuyer sur les «deux plus importantes figures» mondiales de la gestion de fortune, à savoir les codirecteurs de cette activité pour UBS Tom Naratil et Iqbal Khan. Ces derniers étaient d’ailleurs pressentis pour succéder à Sergio Ermotti.

Axel Weber a décrit Ralph Hamers comme la bonne personne pour reprendre le flambeau, louant la «transformation numérique» que le Néerlandais a menée à la tête d’ING. Le président a précisé que des candidatures internes et externes ont été considérées pour succéder à Sergio Ermotti.

Salaire stratosphérique

Le secteur bancaire considère M. Hamers comme l’un des fers de lance de la transformation numérique et perçoit ING comme un «exemple en la matière», a souligné l’analyste Andreas Venditti, de Vontobel. Ce profil spécialisé a certainement pesé lourd dans la balance au moment du choix du nouveau patron d’UBS, affirme-t-il.

Quoi qu’il en soit, Ralph Hamers peut s’attendre à une revalorisation salariale conséquente. L’actuel patron d’ING devrait toucher quelque 2 millions d’euros (2,1 millions de francs) de salaire au titre de 2019, estiment différents médias. A titre de comparaison, les jetons de présence perçus l’année dernière par Axel Weber – 6 millions – dépassent largement le salaire actuel de Ralph Hamers. La rémunération de Sergio Ermotti, qui a touché 13,8 millions en 2019, est stratosphérique en comparaison.

Après l’intronisation de Ralph Hamers, le numéro un bancaire helvétique va se mettre à la recherche d’un nouveau président, l’année prochaine. Les yeux se sont tournés naturellement vers Sergio Ermotti. Celui que beaucoup voient comme le successeur de M. Weber n’a pas souhaité dévoiler ses intentions. L’avenir de Sergio Ermotti après la période de transition n’a pas été discuté, à en croire le principal intéressé, pour qui cette question est «secondaire».

Salué par la bourse

Issu de la banque d’affaires, Sergio Ermotti avait été propulsé directeur général par intérim en septembre 2011, après le départ d’Oswald Grübel, à la suite du scandale lié à la fraude d’un trader londonien d’UBS. Il avait été nommé définitivement à ce poste deux mois plus tard.

Le banquier tessinois avait intégré la direction générale d’UBS en avril 2011 et s’occupait des activités de la banque en Europe, Afrique et Moyen-Orient. Auparavant il avait travaillé 18 ans pour la banque américaine Merrill Lynch avant de rejoindre la banque italienne Unicredit en 2005.

Cette nomination a semblé plaire aux investisseurs. A la clôture de la Bourse suisse, le titre UBS a gagné 0,89% à 13,02 francs, dans un SMI en recul de 0,95%. AWP/Ats

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