La Liberté

Elections judiciaires et cuisine politique

Publié le 13.10.2017

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«Le dossier de la politisation de l’élection des juges ressurgit à l’occasion d’une fronde de juges de première instance (lire les éditions de La Liberté des 9 et 11 octobre). Quelques rappels. Le peuple constituant fribourgeois a voulu que les candidats juges à vie remplissent certaines conditions de base (formation, expérience professionnelle et qualités personnelles). Le même peuple a voulu dépolitiser l’élection des juges et donner au Conseil de la magistrature, organe spécialisé, un pouvoir d’examen «technique» des candidats. Le Grand Conseil est censé se déterminer d’après les préavis dudit conseil et rejeter les candidats qui ont fait l’objet de préavis négatifs.

Mais la suite de la préparation du repas sent parfois mauvais: la décision est prise par le Grand Conseil politiquement, après une cuisine faite par des chefs, amateurs, avec des légumes de couleurs diverses. Il est de notoriété publique que le fumet varie selon les partis, qui, en cas de cuisson rejetée parce qu’inadéquate, promettent de se repasser les plats au service suivant.

Ce système viole bien sûr la Constitution, laquelle exige que les juges doivent être reconnus éligibles par le Conseil de la magistrature et, de plus, être indépendants politiquement. Un candidat élu par les soins d’un parti demeure par ailleurs toujours redevable au marmiton, quoi qu’il en dise après l’élection. Une recette culinaire veut aussi que le candidat achète au marché le bon légume juste avant d’entrer en cuisine.

Le menu idéal? Les candidats retenus sont tirés au sort par la Commission de justice.

Benoît Rey,

Châtel-Saint-Denis

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