Et le principe de précaution?
Temps de lecture estimé : 1 minute
Un crédit pour doter les classes de 1H à 11H du canton en matériel numérique sera discuté et voté au Grand Conseil. Sans aborder ici les problématiques écologiques ou pédagogiques de ce projet, il me semble nécessaire d’évoquer le délétère impact des écrans sur la santé des enfants.
Les élèves de l’école primaire ne vont certes pas passer tout leur temps devant des écrans. Cependant, leur utilisation régulière en classe va en légitimer la présence dans la vie des enfants, alors que la responsabilité des adultes serait de les en protéger.
Le temps passé devant un écran est du temps manqué à manipuler, à développer coordination motrice ou langage oral, à apprendre les règles du comportement social. Ces activités polysensorielles, essentielles dans la maturation cérébrale de l’enfant, ne sont pas offertes par les écrans. Ainsi, ce qui est raté se révèle très difficile à rattraper, contrairement aux inaptitudes numériques.
On assiste à une augmentation du nombre d’enfants scolarisés souffrant de troubles de la parole, du langage ou de l’attention, sans parler des retards psychomoteurs, des problèmes de vue, de posture, de sommeil ou chez les adolescents d’addiction et d’isolement social.
La Liberté donnera-t-elle la parole aux pédiatres, ophtalmologues, logopédistes, psychomotriciens ou autres professionnels de la santé qui en constatent les dommages? Sur l’autel du prétendu progrès, de l’économie et de l’employabilité, va-t-on sacrifier la santé de nos jeunes? Car dans ce domaine, le principe de précaution et la sobriété amèneraient un réel progrès durable.
Geneviève Charrière,
ostéopathe, Fribourg