Napoléon aurait dit: «Je ne suis pas petit, mais court.» MM. Rebord, Baumgartner et consorts, j’ignore vos tailles, mais je vous considère comme petits! Ancien commandant de grenadiers de montagne avec 1393 jours de service à mon actif, j’ai volé cinq fois en hélicoptère à l’armée: dans la pluie et la tempête, à la Gerbirgskampfschule d’Andermatt et lors de la préparation de la Patrouille des glaciers en 1984, où nous avons été déposés au milieu d’un après-midi enfin ensoleillé au sommet de Tête-Blanche pour baliser le parcours.

Quelques heures de service et de bonheur avant une semaine d’igloos et de grand mauvais temps… pas tout à fait le golf de Crans-Montana comme base avancée des Super Puma amenant à leurs fiers héros généraux esseulés les compagnes des grands jours (LL 12.11, «Les dépenses suspectes d’un haut gradé»).

Ancien commandant de compagnie, j’ai vu transpirer mon fourrier sommé de fournir à un commissaire la preuve que la boîte de Nescafé sur la table des officiers avait bien été payée de notre poche et non sur l’argent de la compagnie. J’espère que nos officiers généraux ont pu se payer une machine Nespresso!

L’un de vous ose parler de motivation et de cohésion… à coups de pièces d’or. On croit rêver. Aurait-il parlé du drapeau, au moins il eût été cocardier! En «récompensant» ainsi il n’aura réussi qu’à rabaisser des subordonnés à n’être que des soldats petitement motivés.

Notre armée mérite mieux. Je suis de ceux qui ont affirmé qu’on a toujours une armée sur son territoire et qu’il vaut mieux que ce soit la nôtre. Je ne pense pas qu’elle vous mérite et que nous, soldats et officiers de milice, ayons à subir un tel affront. Daniel Cochand,

ancien commandant

de grenadiers de montagne