La Liberté

L'Angleterre sera championne du monde

«BIENVENUE AU CLUB!» • Roy Hodgson, vingt ans après avoir dirigé la Suisse, participe à nouveau au Mondial. Avec cette fois-ci l'Angleterre, la grandissime Angleterre, qui gagnera inévitablement la Coupe du monde si…

Pascal Bertschy

Publié le 15.05.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Comme vous, j'ai parcouru la liste des 23 joueurs suisses retenus pour le Brésil. Pas mal! Ottmar Hitzfeld a formé un commando susceptible de faire un bout de chemin. Pourtant, je ne vous parlerai pas de votre équipe nationale. Rayon football, comme le savez déjà si vous m'avez lu une fois ou l'autre, je suis anglais (et un peu brésilien). Aujourd'hui, si ça ne vous fait rien, nous nous intéresserons donc à l'Angleterre.

La sélection établie par Roy Hodgson, côté «Three Lions», me va. Sa Majesté Wayne Rooney, Leighton Baines, Steven Gerrard, Rickie Lambert: à l'exception de Theo Walcott, l'éternel blessé, mes préférés sont là. Au-delà, Gentleman Hodgson a misé sur la jeunesse. Il dirigera au Brésil la plus jeune sélection anglaise vue depuis 1966, année où nous avons gagné notre première Coupe du monde. Oui, bon, notre première et aussi seule étoile. Nous n'en avons pas gagné d'autre, je sais, mais ne commencez pas…

L'Angleterre 2014 a de l'allure. D'ailleurs, Hodgson l'a dit, «cette équipe peut gagner la Coupe du monde». Pourquoi «peut»? Mais non, voyons, elle va gagner. Les Anglais, croyez-moi, seront champions du monde. Il leur suffira pour cela de pas grand-chose. Oh! trois fois rien…

En été, là-bas, c'est l'hiver

Il faudra pour commencer qu'une vague de froid sans précédent s'abatte sur Mangaratiba et Sete Lagoas, les camps de base respectifs de l'Italie et de l'Uruguay. Au Brésil, en été, c'est l'hiver. Et avec le climat qui se détraque, bonjour l'inexplicable phénomène météorologique! Italiens et Uruguayens se retrouvent coincés dans leur hôtel sans chauffage par – 20 °C, chopent la crève et se présentent sur la pelouse avec 47 de fièvre chacun. Les Anglais battent des Italiens et des Uruguayens qui tanguent, se qualifiant ainsi malgré la défaite contre le Costa Rica dans leur troisième match.

En huitième de finale, il faudra ensuite que le bus transportant notre adversaire – Colombie ou Côte d'Ivoire, voire Grèce – connaisse une succession d'ennuis. Crevaison d'un pneu, suivie d'une panne d'essence en rase campagne, suivie d'un malaise du chauffeur, suivi d'embouteillages monstres en ville. L'adversaire se pointe au stade avec six heures de retard et perd 3-0 par forfait.

Au tour du Brésil d'y passer!

Après, en quart, place à la «Seleção»! Il faudra alors que l'arbitre de cet Angleterre-Brésil y mette du sien. Comme fumer un gros pétard une heure avant le début de la rencontre, histoire de chasser le trac qui l'étreint depuis le matin. Sur ce, dès la 17e minute, le pauvre est victime d'une insolation carabinée. Il se met bizarrement à faire une fixation sur les Brésiliens – au fond, il ne les a jamais aimés et à siffler contre eux tout et n'importe quoi. L'arbitre accorde aussi quatre penalties surréalistes aux Britanniques. Total, devant un public mi-furibard mi-hilare, l'Angleterre élimine le Brésil (1-0 après prolongation).

En demi-finale, face aux Pays-Bas ou à l'Allemagne, s'en remettre cette fois au cuisinier de l'équipe adverse. Distrait et visiblement pas dans son assiette, le cuistot a préparé son repas en utilisant des produits avariés. Résultat, turista! Les Hollandais – ou les Allemands – font d'incessants allers et retours entre le terrain et les toilettes, durant le match, ne parvenant jamais à être plus de sept sur la pelouse. Les «Three Lions» l'emportent 1-0 après prolongation (but de Rooney, entaché semble-t-il d'un hors-jeu, à la 118e).

Le jour d'une finale qui fera date

Enfin, pour la finale contre l'Espagne ne restera plus qu'à compter sur la politique. Avec un peu de chance, les joueurs du Barça auront profité de la tribune planétaire qui leur était offerte pour appeler à l'indépendance de la Catalogne. D'où de vives tensions au sein du vestiaire ibérique, débouchant la veille de la finale sur une violente bagarre générale entre joueurs madrilènes et catalans. L'Espagne se présente en finale avec onze éléments souffrant de multiples contusions, de diverses fractures, voire pour certains de traumatismes crâniens. L'Angleterre, bien que dominée, marque dans les arrêts de jeu (but de Sergio Ramos contre son camp à la 93e). Victoire!

Bref, croyez-moi, l'Angleterre sera championne du monde. Si toutes ces conditions sont réunies, je vous le dis, ça ne fera pas un pli!

 

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