La Liberté

Tristan Scherwey rêve des mondiaux

Equipe de Suisse Auteur de la meilleure saison de sa jeune carrière, l’attaquant fribourgeois a tapé dans l’œil de Sean Simpson. «Ce n’est que du bonus d’être avec l’équipe de Suisse. Je suis là parce que j’aime le hockey. C’est si beau de continuer à patiner en avril…», dit-il.

Patricia Morand, Bâle

Publié le 28.04.2014

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Tristan Scherwey était le seul représentant du CP Berne en équipe de Suisse ces trois dernières semaines. L’attaquant fribourgeois avait effectué son baptême du feu sous le maillot rouge à croix blanche en février 2013. «C’était une surprise. Sean Simpson m’avait appelé juste après un match. J’étais heureux d’être sélectionné», se souvient-il. Près de quinze mois plus tard, il rêve de disputer ses premiers mondiaux. «Je savoure chaque instant. Tout le monde n’a pas la chance de vivre ces moments-là.»

Contre la République tchèque vendredi à Neuchâtel (victoire 3-1) puis hier à Bâle (défaite 1-2), Tristan Scherwey a évolué dans une ligne à vocation défensive avec les Lausannois Froidevaux et Neuenschwander. «Vendredi, nous n’avions pas fait un mauvais match, mais il n’y avait rien d’exceptionnel. Dimanche, nous avons essayé d’avoir plus d’influence sur le jeu. Nous avons cherché les trous pour recevoir le puck.» Sean Simpson avait demandé quelques corrections en s’appuyant sur une analyse rigoureuse des images vidéo. «Cette jeune équipe manque encore d’expérience par rapport à notre système», justifie le sélectionneur canadien.

Une charge appuyée

«Nous avons beaucoup de vidéo», reconnaît Tristan Scherwey. «Chaque joueur doit être au clair sur ce qu’il doit faire. Pour ça, c’est important d’analyser notre jeu.» Les Suisses ont conclu leur troisième semaine de préparation aux mondiaux par une défaite. «Nous nous étions préparés à une réaction des Tchèques. Nous voulions mettre de l’intensité d’entrée», rappelle l’attaquant. Le Fribourgeois a montré l’exemple en y allant d’une charge appuyée dès la troisième minute de jeu. Il s’agit d’un des quatre faits marquants de cette rencontre bien morose, avec la passivité de la paire Kamerzin-Huguenin sur l’ouverture de la marque adverse, la stérilité offensive helvétique à 5 contre 3 durant 115 secondes et l’égalisation de Romy après un remarquable mouvement d’Hollenstein. «C’est mon style. J’essaie de jouer physique à tous les matches, dès ma première présence sur la glace», rappelle Scherwey.

«Dans une équipe, il faut de tout pour que cela fonctionne», souligne le Fribourgeois de 23 ans (dans une semaine). «Il ne faut pas exclusivement des joueurs créatifs, mais aussi d’autres capables de faire le sale boulot.» Comme lui. «Je ne connais pas les intentions de Simpson, mais je rêve de faire partie de cette équipe.» Il s’agit du nouveau défi du seul joueur du CP Berne à avoir tiré son épingle du jeu durant la saison écoulée. «C’est comme ça. Une équipe ne peut pas toujours être au top. Cela ne s’est pas déroulé comme nous l’espérions (champion en titre, Berne a été privé de play-off, n.d.l.r.). Et c’est pour ça qu’il y a peu de Bernois en équipe de Suisse.» Ryan Gardner et Martin Plüss ont renoncé à une sélection.

«Une chance pour moi»

Tristan Scherwey n’a pas hésité à repousser ses vacances lorsqu’il a reçu sa convocation. «A la fin du championnat, on a toujours envie de partir pour se vider la tête. Pour moi, c’est toutefois une chance de prolonger la saison. Ce n’est que du bonus d’être avec l’équipe de Suisse. Je suis là parce que j’aime le hockey. C’est si beau de continuer à patiner en avril…»

L’équipe de Suisse a toute l’attention du Fribourgeois. «A mon âge, j’ai déjà eu la chance de fêter deux titres nationaux. C’est exceptionnel. Je me suis dit qu’il ne fallait pas regarder trop loin. Du coup, j’ai travaillé pour continuer à progresser. Je savais que mon jeu était bon. Pour avancer, je devais transformer mes occasions…» Ce qu’il a réussi. L’attaquant a cumulé 15 buts et 11 assists en 55 matches durant la saison écoulée. Son record. «L’équipe de Suisse, c’est un rêve», répète-t-il. «Et des rêves, il faut en avoir pour être motivé chaque matin. Sean Simpson nous a rappelé que nous étions beaucoup de jeunes dans cette sélection et qu’il fallait prendre cette préparation comme une expérience. Tout peut aller très vite…»

***

TÉLÉGRAMME

Suisse - République tchèque 1-2 (0-1 1-1 0-0)

St. Jakob Arena: 4126 spectateurs. Arbitres: Reiber/Kurmann, Arm/Müller. Buts: 5e Ruzicka (Cervenka) 0-1. 25e Romy (Hollenstein) 1-1. 29e Mozik (penalty) 1-2.

Pénalités: 2 x 2’ contre la Suisse, 2 x 2’ contre la République tchèque.

Suisse: Mayer; Ramholt, Grossmann; Kukan, Schlumpf; Kamerzin, Huguenin; Kparghai; Plüss, Ambühl, Suri; Hollenstein, Romy, Simek; Rüfenacht, Monnet, Pestoni; Scherwey, Froidevaux, Neuenschwander.

République tchèque: Jakub Kovar; Kolar, Linhart; Mozik, Jank; Vitasek, Lukas Kovar; Jordan, Krejcik; Ruzicka, Cervenka, Vondrka; Radil, Kousal, Nosek; Petruzalek, Zohorna, Smolenak; Valsky, Filippi, Buchtele.

Notes: la Suisse sans Genoni, Josi ni Brunner (surnuméraires). Premier match international de Robert Mayer. 35e temps mort de la République tchèque. 58e tir de Radil sur le poteau. La Suisse sans gardien dès 58’59.

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