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Ignazio Cassis et les justes…

Publié le 23.12.2019

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Après avoir lu l’Opinion de Paul Grossrieder (30.11) intitulée «La Suisse humanitaire en péril», j’espère qu’il ne s’inquiète pas trop face à la politique du conseiller fédéral Ignazio Cassis. Si c’est vraiment le cas, il faut lui rappeler que d’autres conseillers fédéraux avant lui ont tenté de faire croire au monde que la Suisse était faite d’homo alpinus, des montagnards élus par Dieu et donc insensibles aux malheurs du monde.

Un seul exemple. Celui de Philipp Etter, conseiller fédéral PDC de 1934 à 1959. Il voulut faire croire à la population suisse qu’elle était le nouveau peuple d’Israël qui a trouvé avec le Saint-Gothard son propre Mont-Sinaï. Une exceptionnalité donc helvétique qui pouvait faire penser au «Y en a point comme nous».

C’est dans cet esprit que la Suisse officielle et neutre, ne se mêlant pas à des affaires étrangères aux Alpes, a refusé de dénoncer le génocide contre les Juifs, allant jusqu’à les renvoyer sur un territoire où la mort les attendait. Cependant, des voix comme Paul Grüninger n’ont pas hésité à se désolidariser de leurs chefs pour sauver des vies juives en danger, les cachant comme ils pouvaient, au péril de leur intégrité physique et de leur vie professionnelle. Ainsi sont apparus les Suisses que nous appelons aujourd’hui «Les Justes».

La Suisse aura donc encore des justes pour passer outre les directives d’Ignazio Cassis pour sauvegarder l’humanitaire qui peut paraître en péril. Tôt ou tard, M. Grossrieder. Je suis sûr que votre opinion est celle d’un juste!

Déo Negamiyimana,

Bulle

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