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Il laisse un champ de ruines

Arjen Robben n’a pas réussi à emmener les Pays-Bas à la Coupe du monde 2018

Publié le 12.10.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Football »   C’est la fin d’une génération. Arjen Robben a pris sa retraite internationale mardi au soir de l’échec des Pays-Bas dans la course à la Coupe du monde, laissant derrière lui dés­espoir et dévastation. L’ailier de 33 ans, auteur de 37 buts en 96 sélections, ne reviendra pas sur sa décision. «Je vais désormais me consacrer à 100% à mon club (le Bayern Munich, ndlr). C’est un choix définitif», a-t-il déclaré, laissant pantois le sélectionneur Dick Advocaat.

«Même à 33 ans, Arjen reste un des meilleurs joueurs du monde. Jouer avec ou sans lui, c’est très différent, il va laisser un vide immense», a commenté l’entraîneur. L’ancien attaquant du PSV Eindhoven a soigné sa sortie. Mardi face à la Suède ­(2-0), il a signé un doublé, toutefois insuffisant. Il fut une nouvelle fois le meilleur des siens, effaçant des années de critiques venues d’une presse néerlandaise rarement tendre.

Un homme de cristal

«Quatorze ans de carrière et 96 sélections, ce n’est pas mal pour un homme de cristal», a-t-il ironisé, en référence à ses nombreuses blessures souvent cibles de railleries. Les médias bataves avaient parfois estimé qu’il snobait la sélection. Mais, mardi, il est apparu en larmes lors de l’hymne national avant le match, submergé par l’émotion, sachant qu’il portait une dernière fois le maillot orange (il fallait gagner 7-0 contre la Suède pour aller en barrage).

Avec Rafael van der Vaart, Wesley Sneijder et Robin van Persie, Arjen Robben composait le «Big Four» de l’équipe, qui avait atteint la finale de la Coupe du monde en 2010, puis la troisième place du dernier Mondial. Ces quatre-là se feront regretter (même si Sneijder, 33 ans et non convoqué en octobre, et van Persie, 34 ans et convalescent, restent disponibles; Van der Vaart, lui, n’a plus joué en sélection depuis 2013) et leur succession sera difficile à assumer.

Déjà absents de l’Euro 2016, les Pays-Bas vont manquer une deuxième compétition majeure d’affilée. Et les perspectives ne sont guère ­réjouissantes.

Football total en berne

Au Plat Pays, la crise est profonde et le moral des supporters, dans les chaussettes. Mercredi, l’hebdomadaire spécialisé Voetbal International écrivait: «Des nations comme l’Irlande du Nord, la Turquie ou la République tchèque nous sont désormais bien supérieures.» Cela fait mal au pays du football total, surtout quelques mois après le décès de Johan Cruyff. Et l’agence de presse ANP d’enchaîner: «Il faudra désormais attendre onze mois avant un nouveau match à enjeu, lors de la Ligue des Nations (nouvelle compétition de l’UEFA, ndlr). Le nouveau cycle ne va donc pas débuter de suite».

Quel nouveau cycle? La nouvelle génération manque de talent et les joueurs n’évoluent plus dans des grands clubs d’Europe. Même si Voetbal International réfute cette explication constatant que «l’Islande (qualifiée pour le Mondial) ne possède pas plus de talent individuel». Et le quotidien Algemeen Dagblad d’enchaîner: «La Suède a perdu Zlatan, cela ne l’empêche pas de rester performante.» Se pose aussi la question du futur sélectionneur. Dick Advocaat (70 ans) est sous contrat jusqu’en fin d’année et dirigera encore l’équipe lors de deux matches amicaux, notamment contre l’Allemagne.

Ensuite? Le «Petit Général» ne ferme pas la porte à une prolongation. Mais le scénario semble peu probable. Il faudra donc trouver un nouveau coach pour le premier match amical de l’année prochaine (en mars face à l’Espagne ou l’Allemagne). Mais les candidats ne se bousculent pas…

ATS/AFP

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