Il s’agit de nous faire confiance
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Par ce courrier, je tiens à apporter mon soutien à l’équipe de l’animation socioculturelle de Marly (LL du 15.10). Etant moi-même éducateur social depuis plus de dix ans dans le canton de Fribourg, je remarque une tendance des principaux mandants (commune, canton, Confédération) à accroître leur contrôle quant au travail des travailleuses et travailleurs sociaux sur le terrain.
Si l’on peut sans aucun doute légitimer des contrôles liés à la bientraitance des bénéficiaires, il est plus difficile pour nous, dans le travail social, de comprendre un cadre éducatif et social global de plus en plus basé sur le résultat, comme si le seul but de notre accompagnement était de faire des bénéficiaires de bons citoyens qui s’insèrent le plus rapidement possible dans la société ou, au moins, qui ne la dérangent pas.
C’est une grave erreur de voir le travail social comme une entreprise devant apporter des résultats à ceux qui le financent. Les jeunes que nous accompagnons ont besoin de temps pour se construire avant de trouver leur voie, de liens de confiance avec les adultes qui les accompagnent, de sécurité intérieure et de motivations (difficile dans notre monde actuel).
Les éducatrices et éducateurs, pour leur part, ont besoin de passer plus de temps avec les jeunes que devant un ordinateur à écrire des rapports. Mais ils ont surtout besoin qu’on leur fasse confiance, et de plus de moyens financiers et logistiques. Je voterai très à gauche en novembre.
Sébastien Peiry Folly,
Fribourg