La Liberté

Il y va du respect des langues

Publié le 29.09.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

L’échec provisoire du Grand Fribourg incite à réflexion. Le manque avéré d’enthousiasme pour un projet de l’avenir était-il peut-être fondé sur un manque de crédibilité? Une cité qui se veut phare devrait présenter des atouts substantiels, ou du moins certaines visions de l’avenir.

Commençons par ces dernières: hormis l’idée bien reçue de la «densification», l’aménagement de la ville manque plutôt de visions. Les restructurations du Bourg et des cheminements le long de la Sarine piétinent. Bluefactory a du plomb dans l’aile. Le site pourrait au moins abriter l’auberge de jeunesse communale, indissociable d’une ville estudiantine, qu’on a laissée partir sans broncher.

L’atout majeur de la capitale serait sans doute son bilinguisme séculaire, que nous envie le monde, à commencer par ce «grand phare» (enfin!) de l’Uni. Il est d’autant plus ahurissant de voir, depuis la campagne de votation, ressurgir le spectre d’une illusoire germanisation, voilée par le mythe de la territorialité. Ménager certains vieux guerriers d’arrière-garde étonne quand même quand on constate que les jeunes parents fribourgeois se bousculent devant les portes des classes bilingues.

Il n’est pas sans intérêt de rappeler le débat intercantonal qui a eu lieu ce même week-end dans la capitale. Son sujet était (eh oui) le bilinguisme, plus précisément celui du Valais, de Berne et de Fribourg. Le conseiller d’Etat bernois Pierre Alain Schnegg, Jurassien du sud, en tant que représentant de la minorité francophone de 10% dans son canton, résumait la discussion. Selon lui, le bilinguisme n’oblige en rien à maîtriser la langue partenaire à perfection, mais simplement à la respecter.

Jean-Pierre Anderegg,

Fribourg

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11