Indépendance n’est pas isolement
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«L’UDC a célébré intempestivement le 6 décembre le 25e anniversaire du rejet de l’EEE en affirmant, force banderoles déployées dans l’enceinte du Parlement, que la Suisse avait joui d’un quart de siècle de liberté et d’autodétermination. N’est-il pas vrai que les trois malheureux pays qui ont dit oui à ce traité (Islande, Norvège, Liechtenstein) ont disparu de la carte et que leurs peuples sont devenus pauvres et qu’ils ont subi l’oppression et la tyrannie bruxelloises?
L’UDC Fribourg a convoqué ses membres pour un petit Nouvel-An dans un hôtel de la place. Le conseiller fédéral Parmelin expliquera sans doute pourquoi il s’est trompé avec 84,5% de ses concitoyens de Bursins en répondant oui en 1992 tandis que le président Rösti détaillera les nouveaux fantasmes du parti. Une fois la longe de veau ou le dos de bar dégustés, les deux responsables pourraient méditer ce qu’un défenseur sourcilleux de l’indépendance de son pays, le général de Gaulle, a écrit: «L’indépendance ce n’est assurément pas l’isolement ni le nationalisme étroit. Un pays peut faire partie d’un ensemble économique, tel que le Marché commun, ou politique tel que l’Europe unie que nous voulons, et rester indépendant.»
Malheureusement, il est à craindre que la mauvaise habitude de créer de nouveaux problèmes au lieu de résoudre ceux qui sont déjà posés ne se perde de sitôt.
John Clerc,
Fribourg