«Un groupe ultralibéral issu de l’Université de Saint-Gall soutenu par nombre d’UDC veut remplacer les émissions du service public de la SSR par internet. Protéger des intérêts privés représente une atteinte à notre manière de vivre et à nos libertés.

Les citoyens de la jeune génération et surtout les Alémaniques vont-ils se laisser piéger par les conséquences de leurs mécontentements (redevance, structures, programmes)? J’y discerne pour ma part une exploitation populiste dissimulée. L’état de santé de notre pays serait atteint d’une grave attaque. La clientèle latine serait prétéritée, des chaînes régionales supprimées. L’ensemble des émissions préférées, y compris les étrangères, risquent d’être plus chères à la demande.

L’information n’est pas une denrée marchande. Le respect des différences politiques, sociales et culturelles demeure prioritaire. Sans émissions indépendantes et équilibrées, le peuple suisse ne peut se faire une opinion éclairée et agir en connaissance. Les informations dignes de confiance contribuent à l’esprit de solidarité et à la prise de responsabilité communautaire.

A l’inverse le Net (privé) avec ses conséquences rejoindrait l’état d’esprit des usagers des réseaux sociaux (individualisme et anonymat). En démocratie directe, la cohésion sociale implique parfois d’accepter malgré tout nos différences, les humeurs et pourquoi pas les émotions de ras-le-bol.

Nos petits-enfants ne seront-ils pas reconnaissants de constater que l’intérêt du pays (est) sera passé avant le nôtre. Toutes ces raisons devraient nous inciter à refuser l’initiative.

Jacky Brandt, Bulle