Le 27 septembre dernier, une rachitique majorité du peuple a accepté d’acquérir pour 6 milliards des avions de combat censés défendre la souveraineté du pays. J’ai toujours mis en doute la capacité de l’armée à construire une paix durable. Formés pour la résolution de conflit avec des armes, nos militaires n’ont aucun intérêt à la négociation diplomatique. Leur fonds de commerce, c’est le bon vieux conflit sécurisant.

Voici peu, nos sages ont donc porté leur choix sur l’achat de 36 bombardiers furtifs américains. Leur décision tombe juste après avoir rompu abruptement les négociations sur l’accord institutionnel avec l’Union européenne. Vu la minuscule majorité de la population votante, le choix de ces «bombardiers protecteurs» me semble aberrant. De plus, quelle arrogance témoignée aux pays voisins et amis!

Au mépris du bon sens, les élus d’un puissant parti populiste arguent que les engins de mort de l’Oncle Sam sont les plus performants pour assurer la protection du pays au cœur de l’Europe. N’est-ce pas au contraire en consommant moins d’énergie fossile – dont ces monstres sont friands – et en sécurisant l’écoulement des cours d’eau et les rivages de nos lacs sensibles aux débordements que les citoyens pourront se sentir rassérénés?

Aménager des constructions protectrices pour empêcher les glissements de terrains constitue à mon avis une utilisation bien plus raisonnable des deniers publics qu’investir dans un mode de défense désuet.

Permettez-moi en conclusion d’inviter le peuple suisse à réfléchir à deux fois avant de voter pour la majorité actuelle lors des élections fédérales d’octobre 2023!

Jean Marzon,

Cheyres