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A qui le prix Nobel de la paix 2015?

Distinction • De la crise migratoire aux efforts contre le nucléaire militaire, plusieurs pistes s'offrent pour le prix Nobel de la paix décerné ce vendredi à Oslo. Entre autres noms circulent ceux d'Angela Merkel, de John Kerry, du prêtre catholique érythréen Mussie Zerai, du pape François, du Dr Denis Mukwege ou encore du blogueur saoudien Raef Badaoui.

Les pronostics vont bon train sur le futur lauréat du prix Nobel de la paix 2015 qui sera décerné vendredi matin. © Key/DR
Les pronostics vont bon train sur le futur lauréat du prix Nobel de la paix 2015 qui sera décerné vendredi matin. © Key/DR

ATS/AFP

Publié le 09.10.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Seul Nobel attribué en Norvège, les autres l'étant à Stockholm, le prix de la paix est celui qui suscite le plus de pronostics. Cet exercice hasardeux puisque la liste des candidatures, 273 cette année, est tenue secrète.

Plusieurs experts jugent cependant que la lumière mériterait d'être projetée sur la crise migratoire. Depuis le début de l'année, elle a vu plus de 630'000 personnes fuir les conflits et la misère au Proche-Orient et en Afrique pour chercher refuge en Europe, testant ainsi sa générosité.

Angela Merkel parmi les favorites

Selon le directeur de l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio) Kristian Berg Harpviken, le nom de la chancelière allemande s'impose. «Angela Merkel est celle qui a vraiment pris le leadership moral», affirme-t-il.

Toujours dans ce contexte, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), déjà lauréat en 1954 et en 1981, et le prêtre catholique érythréen Mussie Zerai, qui contribue à sauver des migrants cherchant à traverser la Méditerranée, ont les faveurs de Nobeliana, collectif d'historiens spécialistes du Nobel.

Derrière les violences et les tragédies en Syrie, en Irak ou encore en Afrique, l'année écoulée a aussi été marquée par quelques avancées retentissantes vers la paix.

Accord avec l'Iran

En Iran, les grandes puissances et le régime sont parvenus à un accord-clé en juillet permettant d'éviter que ce pays se dote de la bombe nucléaire, moyennant une levée des sanctions à son encontre. «Je pense que le travail du comité Nobel (...) est subitement devenu plus facile», avait alors tweeté l'ancien ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt.

Le prix pourrait aller à des artisans de l'accord, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et iranienne Javad Zarif, avec «peut-être» la patronne de la diplomatie européenne Federica Mogherini ou Catherine Ashton qui l'a précédée à ce poste, selon Peter Wallensteen, professeur à l'université suédoise d'Uppsala.

Le comité Nobel perpétuerait ainsi une tradition qui l'a vu récompenser les efforts contre l'usage militaire de l'atome au cours des dernières décennies anniversaires des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki qui se sont produits en 1945.

La guérilla farc et le gouvernement colombien?

Autre percée récente, en Colombie, le gouvernement et la guérilla des Farc ont franchi le mois dernier une étape décisive avec accord sur la justice. Ils se sont engagés à signer un accord de paix final avant le 23 mars 2016.

Mais, comme dans le cas de l'accord iranien, un Nobel au président Juan Manuel Santos et au chef de la rébellion Timoleon Jimenez pourrait être «un peu prématuré», tempère Asle Sveen, un membre de Nobeliana.

Parmi les autres candidatures, on retrouve des habitués comme le pape François pour son engagement pour la justice sociale et l'environnement, ainsi que le médecin Denis Mukwege qui soigne les femmes violées dans l'est de la RDC. Chaque édition Nobel compte également son lot de personnalités et organisations russes jalouses de leur indépendance à l'égard de Vladimir Poutine.

La liberté d'expression honorée?

Malmenée cette année de Paris, avec l'attaque contre «Charlie Hebdo», à Copenhague, avec l'attentat contre un centre culturel, la liberté d'expression est aussi en lice. Elle pourrait être représentée par le Danois Flemming Rose, qui avait publié les caricatures de Mahomet dans le journal Jyllands-Posten en 2005, le blogueur saoudien Raef Badaoui, condamné à être emprisonné et fouetté, et le lanceur d'alerte controversé Edward Snowden.

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