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Aucune preuve contre l’équipe Trump

Selon les conclusions du procureur spécial Robert Mueller, il n’y a pas eu de collusion avec Moscou

Publié le 25.03.2019

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Washington » A l’issue d’une enquête de deux ans, le procureur spécial Robert Mueller a conclu à l’absence d’éléments prouvant une entente ou une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou lors de la présidentielle de 2016. C’est une victoire pour le locataire de la Maison-Blanche.

Ces conclusions, rendues publiques hier par le ministre de la Justice Bill Barr, constituent une incontestable victoire pour le président américain qui répétait depuis des mois qu’il n’y avait aucune «collusion». Elles éclaircissent son horizon dans la perspective de l’élection de 2020.

«Les investigations du procureur spécial n’ont pas déterminé que l’équipe de campagne Trump ou qui que ce soit associé à celle-ci se soient entendus ou coordonnés avec la Russie dans ses efforts pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016», a indiqué M. Barr dans un courrier de quatre pages transmis au Congrès et rendu public dans la foulée.

«Totalement disculpé»

La Maison-Blanche a estimé, par la voix de sa porte-parole Sarah Sanders, qu’avec ce rapport, le président des Etats-Unis était «totalement disculpé». Le président des Etats-Unis, qui passe le week-end en Floride dans son luxueux club de Mar-a-Lago, n’a pas immédiatement réagi à ce courrier.

Sur l’autre question centrale de ce dossier, une éventuelle entrave à la justice de la part du président américain, M. Mueller n’a pas livré de conclusion définitive. «Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l’exonère pas non plus», a-t-il écrit, cité par le ministre de la Justice.

Mais M. Barr, premier destinataire du rapport d’enquête tant attendu, conclut de son côté que le document, qu’il a revu depuis vendredi, ne mentionne aucun délit susceptible d’entraîner à son avis des poursuites judiciaires sur le fondement de l’entrave à la justice.

675 jours d’enquête

Robert Mueller a mis un terme à ses investigations à l’issue d’une enquête de 675 jours sur laquelle très peu d’éléments ont fuité mais qui a tenu le pays en haleine, rappelant celle du Watergate qui a poussé Richard Nixon à la démission en août 1974.

Image forte: le discret et méthodique ancien patron du FBI s’est rendu hier matin à l’église épiscopalienne St. John’s, située juste en face de la Maison-Blanche. Il a brièvement souri aux photographes, sans dire un mot.

Comme pour préparer le terrain à l’absence de révélations fracassantes, certains élus démocrates s’étaient employés hier à souligner les limites de l’enquête menée par l’ancien patron du FBI. «Le procureur spécial enquêtait dans un cadre restreint (…). Ce que le Congrès doit faire, c’est avoir une vue d’ensemble», a souligné sur CNN Jerry Nadler, président démocrate de la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants.

Forts de leur nouvelle majorité à la Chambre, les démocrates ont lancé plusieurs enquêtes parlementaires allant des soupçons de collusion avec Moscou aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par d’éventuelles malversations au sein de l’empire Trump.

«Chasse aux sorcières»

Certains alliés du milliardaire républicain criaient eux déjà victoire avant même la diffusion du rapport. Ils voyaient dans le fait que le procureur Mueller n’ait pas recommandé de nouvelles inculpations à l’issue de ses investigations la preuve qu’il n’y a eu aucune «collusion».

De fait, ce chef d’inculpation n’a jamais été retenu pour les 34 personnes mises en cause dans ce dossier, parmi lesquelles six proches collaborateurs de Trump. L’enquête a notamment entraîné la spectaculaire déchéance judiciaire de son ex-chef de campagne, Paul Manafort, ou encore de son ex-avocat personnel, Michael Cohen, tous deux condamnés à la prison pour des malversations diverses et des déclarations mensongères.

Depuis des mois, Donald Trump ne cesse de dénoncer une «chasse aux sorcières» orchestrée par les démocrates qui n’auraient pas digéré sa victoire surprise le 8 novembre 2016 face à Hillary Clinton. Cette semaine, il a ouvertement mis en cause la légitimité de l’enquête, prenant sa base électorale à témoin. «C’est assez extraordinaire que lorsque vous avez remporté une grande victoire, quelqu’un arrive et rédige un rapport venu de nulle part.» ats/afp

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