France » L’ex-chargé de mission s’est retranché derrière l’enquête judiciaire pour refuser de répondre.

C’est une audition sous très haute tension qui s’est déroulée hier après-midi, dans la salle Clémenceau du Sénat. Celle d’Alexandre Benalla, celui par qui le scandale est arrivé jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Au cœur des débats, les fameux passeports – deux passeports diplomatiques et deux «de service» – que l’ex-chargé de mission de l’Elysée aurait conservés après son licenciement, le 31 juillet dernier. Des passeports qu’il a ensuite utilisés à l’automne dernier pour un certain nombre de voyages d’affaires privés, auprès de chefs d’Etat africains notamment.

L’exercice de la commission sénatoriale s’est révélé pour le moins ardu, face à un Benalla peu coopératif. L’ex-chargé de mission s’est presque systématiquement retranché derrière l’enquête judiciaire pour refuser de répondre à leurs questions, évoquant un risque d’«auto-incrimination». «Cette question concerne l’information judiciaire en cours, je ne répondrai pas à vos questions sur ce sujet-là, j’en suis désolé», a répondu à de multiples reprises Benalla, face aux interrogations concernant les fameux passeports. Sous le coup d’une enquête du Parquet de Paris, Benalla a été mis en examen vendredi dernier pour «abus de confiance», «faux et usage de faux document administratif».

Benjamin Masse, Paris