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Branle-bas de combat contre la désinformation

Publié le 06.12.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Union européenne » A six mois des élections européennes, la Commission présente un plan d’action contre les fake news.

Bruxelles a sonné hier le branle-bas de combat contre les fake news, alors que se profilent à l’horizon les élections européennes de mai 2019 et une multitude de scrutins dans les Etats membres de l’Union. Elle a publié un plan d’action destiné à renforcer la lutte contre la désinformation en ligne dans l’UE qui vise, avant tout, Moscou.

«La désinformation fait partie de la doctrine militaire de la Russie», qui dépenserait chaque année plus d’un milliard d’euros pour parvenir à ses fins – diviser pour régner –, a commenté hier le vice-président de la Commission européenne en charge du marché unique numérique, Andrus Ansip, en présentant le plan d’action.

Il s’articule autour de quatre axes: une meilleure détection des fausses nouvelles, une riposte mieux coordonnée, à l’échelle européenne, une mobilisation accrue des plateformes en ligne et la sensibilisation des citoyens. Dans ce cadre, Bruxelles va entre autres renforcer les capacités de la «task force sur la communication stratégique» qui a été mise en place en 2015 au sein du Service d’action extérieure de l’UE et a depuis lors rectifié quelque 4600 fake news pro-Kremlin principalement diffusées en Europe centrale et orientale. La Commission veut doubler son budget, à cinq millions d’euros, en 2019.

Parallèlement, Bruxelles va œuvrer à la création d’un «système d’alerte rapide» qui permettra aux Etats de l’UE et aux institutions européennes de signaler en temps réel les menaces de désinformation et de partager leurs données et leurs analyses sur des «tentatives coordonnées d’acteurs étrangers de manipulation» du débat démocratique. Elle entend en même temps créer un réseau indépendant de «vérificateurs de faits» au sein du club communautaire.

Enfin, «on va exercer des pressions très fortes sur les plateformes en ligne» afin qu’elles respectent les engagements qu’elles ont déjà pris pour lutter contre la désinformation, a insisté la commissaire européenne à la justice, Vera Jourova.

En octobre, les principales entreprises de l’internet – Google, Facebook, Twitter et Mozilla – ont volontairement signé un «code de bonnes pratiques» qui les engage, notamment, à garantir la transparence des publicités à caractère politique, à accélérer la fermeture des faux comptes toujours actifs ou à signaler les interactions non humaines (messages diffusés par des robots, les bots).

A partir de janvier 2019, souligne la Commission, les plateformes en ligne «devraient» chaque mois communiquer des informations complètes sur la façon dont elles appliquent le code de bonnes pratiques.

Tanguy Verhoosel, Bruxelles

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