La Liberté

Fermeture des écoles

Macron serre encore la vis avec un couvre-feu généralisé

Publié le 01.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Pandémie » Le président français Emmanuel Macron a annoncé hier soir une extension à tout le territoire métropolitain des mesures de lutte contre le Covid-19 et la fermeture des écoles pour trois semaines, afin de tenter d’endiguer la troisième vague de la maladie.

Ces règles pour tout le territoire prévoient un couvre-feu à partir de 19 h, la fermeture de certains commerces et des restrictions de déplacement. Deux des trois semaines de fermeture des établissements scolaires correspondront aux vacances de printemps, qui seront uniformisées pour tout le pays.

Ecoles fermées pour 3 semaines

Les restrictions en vigueur depuis la mi-mars dans 19 départements seront ainsi étendues à l’ensemble du territoire pour quatre semaines à partir de samedi. Ces mesures, déjà en place en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, comportent la fermeture de certains commerces et l’interdiction de se déplacer à plus de 10 km. Mais «qui souhaite changer de région pour aller s’isoler pourra le faire durant ce week-end de Pâques» et «les Françaises et les Français de l’étranger qui veulent rentrer en France pourront aussi le faire à tout moment», a ajouté Emmanuel Macron.

Les crèches, écoles, collèges et lycées seront fermés pendant 3 semaines sauf pour les enfants des soignants et de quelques autres professions, de même que les enfants en situation de handicap, et les vacances scolaires de printemps se dérouleront sur tout le territoire du 12 au 26 avril.

Les étudiants pourront en revanche continuer à se rendre à l’université une journée par semaine.

L’ensemble des dispositifs d’aide aux salariés et aux entreprises actuellement en vigueur seront par ailleurs prolongés, a assuré Emmanuel Macron, en précisant que «les parents qui devront garder leurs enfants et ne peuvent pas télétravailler auront droit au chômage partiel». Emmanuel Macron s’est également voulu optimiste: il a annoncé une réouverture à partir de la mi-mai de certains lieux de culture et des terrasses de restaurants et cafés.

Le chef de l’Etat a également promis un élargissement de la vaccination à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai.

Les personnes de moins de 50 ans suivront à la mi-juin et «d’ici à la fin de l’été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés», a-t-il ajouté.

«Nous avons fait des erreurs»

Faisant l’objet de critiques crescendo par les oppositions, Emmanuel Macron a admis hier avoir «commis des erreurs» dans la gestion de la crise sanitaire mais avoir aussi «appris», après avoir refusé tout «mea culpa» pour avoir décidé fin janvier de ne pas reconfiner.

«A chaque étape de cette épidémie, nous pourrions nous dire que nous aurions pu faire mieux, que nous avons commis des erreurs. Tout cela est vrai», a reconnu le président, «mais je sais une chose: nous avons tenu, nous avons appris, et nous nous sommes à chaque fois améliorés», a-t-il également fait valoir. ATS/AFP


COMMENTAIRE

Le retour au village gaulois

«Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible.» Emmanuel Macron aurait pu citer Saint-Exupéry, hier soir, en présentant la nouvelle feuille de route qui doit permettre de rouvrir progressivement le pays «dès la mi-mai».

A son habitude, le président s’est efforcé de mettre des mots sur les maux sans se déjuger. Pour autant, les critiques vont redoubler sur le «pari perdu» du locataire de l’Elysée. Ce pari, c’était de tenir ferme jusqu’à l’arrivée massive des vaccins. C’était aussi, en janvier, la décision de ne pas reconfiner préventivement afin d’éviter la surcharge actuelle dans les hôpitaux.

Le problème, c’est qu’à force d’annoncer la lumière au bout du tunnel – hier soir encore –, le pouvoir a renforcé une incrédulité générale. De là, la rupture profonde qui s’est développée au sein même de la communauté médicale. Une cassure qui oppose généralistes, spécialistes ou soignants entre eux, donnant l’impression du retour au «village gaulois» en pleine pandémie…

Au final, cette guérilla scientifique se retrouve dans les approximations, les faux-fuyants de la politique sanitaire française. Emmanuel Macron, à qui l’on reproche souvent son omniscience, en est le reflet. Il reste donc jusqu’à l’été pour prouver que ses choix, ses erreurs, ses compromis, étaient in fine les plus adéquats à un peuple de braves râleurs… Pascal Baeriswyl

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11