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Fidel Castro fête ses 90 ans

Cuba >> Il a survécu à plus de 630 tentatives d'assassinat, a défié 10 présidents américains et vu défiler un demi-siècle d'histoire. Fidel Castro, le père de la Révolution cubaine, fête ses 90 ans samedi.

ATS

Publié le 11.08.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Vénéré autant que détesté, ennemi implacable et grand séducteur, Fidel Castro est un des derniers géants politiques du 20e siècle.

En 1959, Fidel Castro entre triomphalement à La Havane. Sans formation militaire, ce docteur en droit de 32 ans, à la barbe noire et l'uniforme kaki, a mis en déroute une armée de 80'000 hommes avec ses «barbudos» et renversé Fulgencio Batista, le dictateur au pouvoir.

Déjouant les conspirations soutenues par Washington, Fidel a envoyé 386'000 Cubains combattre en Angola, en Ethiopie ou en Algérie. De 1958 à 2000, il a échappé à 634 tentatives d'assassinat, selon l'ancien chef du renseignement cubain Fabian Escalante.

«Pourvu que nous mourions tous de mort naturelle, nous ne voulons pas que l'heure de la mort s'avance d'une seule seconde», déclarait Fidel, qui se séparait rarement de son pistolet Browning.

L'homme des E: égotiste, égoïste et égocentrique

Son aspect rude de guérillero et ses discours marathon, ont fasciné autant les masses que les femmes, les politiques ou les artistes. «Il dégage une image publique très attirante», cela «fait partie de sa légende», raconte Salomon Susi, auteur du Dictionnaire de la pensée de Fidel Castro.

Flamboyant et extraverti, mais discret sur sa vie privée : deux mariages et sept enfants de trois femmes, c'est tout ce que l'on sait. «La vie privée, selon moi, ne doit pas être un instrument de publicité ou de politique», tranchait «El commandante».

«C'est l'homme des E: égotiste, égoïste et égocentrique», le dépeint la dissidente Martha Beatriz Roque, 71 ans. Ceux qui ont osé lui résister, ajoute-t-elle, ont connu «l'emprisonnement, les passages à tabac et les actes de répudiation».

Mythe en marche

En un demi-siècle, le «Lider Maximo» a défié dix présidents des Etats-Unis et a gouverné d'une main de fer. En 1959, le commandant Huber Matos, compagnon de lutte qui s'était rebellé, a été condamné à 20 ans de prison. Lors du «printemps noir» de 2003, 75 dissidents sont incarcérés et trois personnes fusillées.

Repoussant les appels à l'ouverture et qualifiant ses opposants de «mercenaires», «il restera comme un dictateur», juge Mme Roque.

Lorsque Fidel proclame le triomphe de la Révolution en 1959, plusieurs colombes l'entourent. L'une d'elles se pose sur son épaule. Beaucoup y voient un signe surnaturel. Le mythe était en marche.

Une figure du 20e siècle

Il passait pour être quasi immortel jusqu'à ce qu'il tombe gravement malade, en 2006. Crainte et respectée, la figure paternelle du «comandante» est omniprésente sur l'île.

Impossible de raconter le 20e siècle sans évoquer Fidel Castro. Dans les années 1960, il soutient des guérillas en Argentine, en Bolivie ou au Nicaragua. Fin des années 1990, il adopte politiquement le Vénézuélien Hugo Chavez. Aujourd'hui, Cuba héberge les pourparlers de paix entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement colombien.

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