Haïti pris en otage par les gangs armés
Le pays est un champ de ruines: l’Etat a cessé de fonctionner, laissant les gangs armés faire la loi
Thierry Jacolet
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Chaos » Il y a deux sortes d’habitants sur l’île d’Hispaniola: ceux qui vivent en République dominicaine et ceux qui meurent à Haïti. Sur la partie occidentale de cette terre plantée en mer des Caraïbes, la guerre des gangs a causé la mort de 1400 personnes en 2022. Ceux qui ont la chance d’échapper aux balles vivent au jour le jour dans une insécurité totale. Comme si l’espérance de vie ne dépassait pas 24 heures.
«Une grande partie des habitants de Port-au-Prince vivent terrés chez eux», témoigne Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, le journal de référence du pays. «Ils ont peur de sortir. C’est cette peur qui fédère tous nos problèmes.» Et les Haïtiens sont servis entre la violence généralisée, la paralysie des institutions, l’ef