La Liberté

Hommage et controverse sur l’armée

Publié le 05.06.2020

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Etats-Unis » Une première cérémonie à la mémoire de George Floyd a eu lieu à Minneapolis. Le recours à l’armée est contesté par le Pentagone.

La cérémonie à la mémoire de l’homme asphyxié le 25 mai par un policier blanc a notamment commencé par une émouvante interprétation de Amazing Grace après que le maire de Minneapolis s’est agenouillé, en pleurs, devant le cercueil. Prenant la parole, le frère du défunt, Philonise Floyd, a dénoncé sous les applaudissements «la pandémie de racisme et de discrimination» qui l’a emporté. Le révérend Al Sharpton, figure du mouvement de défense des droits civiques, devait aussi prononcer un éloge funèbre. «Je peux voir le soleil commencer à se lever sur un jour nouveau pour la façon dont est assuré le maintien de l’ordre», a-t-il déclaré hier matin, optimiste, sur la chaîne MSNBC.

Une autre cérémonie à la mémoire de George Floyd est prévue samedi à Raeford, dans son Etat natal de Caroline du Nord, avant ses funérailles lundi à Houston, au Texas, où il a grandi avant de rejoindre Minneapolis. La dernière cérémonie des obsèques, mardi, sera restreinte aux proches de l’ex-vigile.

Mais après plus d’une semaine de débordements, la nuit de mercredi à hier s’est avérée plus calme dans l’ensemble, sans incident majeur à déplorer, les manifestants ayant obtenu une première «victoire» sur le plan judiciaire. Le procureur enquêtant sur la mort de George Floyd à Minneapolis a en effet requalifié les faits en homicide volontaire, inculpant Derek Chauvin de «meurtre non prémédité», un chef passible de 40 années de réclusion, et de complicité les trois autres agents présents.

Accusé par l’opposition démocrate d’avoir jeté de l’huile sur le feu en menaçant d’avoir recours à l’armée pour mater la rue, Donald Trump continue à vouloir se montrer ferme. L’un de ses anciens ministres lui a en revanche porté mercredi un coup frontal en l’accusant de vouloir «diviser» l’Amérique.

«De mon vivant, Donald Trump est le premier président qui n’essaye pas de rassembler les Américains, qui ne fait même pas semblant d’essayer», a écrit dans une tribune pour la revue The Atlantic l’ex-ministre de la Défense Jim Mattis, qui avait démissionné pour protester contre le retrait des troupes américaines de Syrie.

Son successeur à la tête du puissant Pentagone, Mark Esper, a lui-même pris ses distances avec le président en se disant opposé à l’idée de déployer l’armée dans les grandes villes des Etats-Unis pour juguler le mouvement de protestation: «Je ne suis pas favorable à décréter l’état d’insurrection», qui permettrait au milliardaire républicain de déployer des soldats face à des citoyens américains, et non des réservistes de la Garde nationale comme c’est actuellement le cas, a-t-il déclaré.

ATS/AFP

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