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Ils demandent d’annuler la décision

Les Etats arabes se sont réunis à la suite de la décision de reconnaître Jérusalem comme capitale

Publié le 11.12.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Israël »   Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie continuaient ce week-end à manifester leur colère après la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Une annonce qui vaut au vice-président américain d’être boudé par au moins trois leaders arabes.

En signe de protestation, le président palestinien Mahmoud Abbas a en effet décidé de ne pas recevoir le vice-président américain Mike Pence lors d’une visite prévue mi-décembre en Israël et en Cisjordanie, a indiqué à l’AFP son conseiller Majdi al-Khalidi. Le grand imam d’Al-Azhar, influente institution de l’islam basée au Caire, a aussi annulé sa rencontre avec M. Pence prévue en Egypte le 20 décembre. Le pape des coptes d’Egypte Tawadros II a également indiqué samedi qu’il refusait de le recevoir.

Discours passionnés

Réunis hier, les Etats de la Ligue arabe demandent à Donald Trump d’annuler sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, initiative qu’ils «dénoncent et condamnent». Ils arguent que son maintien va plonger la région dans «davantage de violence et de chaos». L’initiative du président américain est une «violation dangereuse» du droit international; elle est «nulle et non avenue», a fait valoir la Ligue arabe dans une résolution publiée hier. La Ligue souligne également qu’elle compte déposer auprès du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution rejetant la décision américaine.

Dans leur texte, ils appellent également la communauté internationale à reconnaître un Etat palestinien «avec Jérusalem-Est comme capitale», la partie orientale de la ville annexée depuis 1967 par Israël. Et d’affirmer que les Etats-Unis se sont désormais «retirés comme parrains et intermédiaires du processus de paix» au Proche-Orient.

A l’ouverture de cette séance, émaillée par la suite de longs discours passionnés des ministres arabes, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, avait déjà souligné que la décision du président américain soulevait des questions quant au rôle de médiateur des Etats-Unis. Et ce non seulement au Proche-Orient, mais dans le monde entier. Il a été appuyé par le ministre palestinien des Affaires étrangères. «Nous allons rechercher un nouveau médiateur parmi nos frères arabes et la communauté internationale, un médiateur qui puisse aider à parvenir à une solution à deux Etats», a complété Riyad al-Maliki.

Son homologue libanais Gebran Bassil a quant à lui invité les Etats membres à envisager d’imposer des sanctions aux Etats-Unis. «Des mesures (doivent être) prises contre cette décision (...), d’abord des mesures diplomatiques, puis économiques et financières», a-t-il déclaré. Dans sa résolution finale, la Ligue arabe ne fait pas mention de sanction économique.

Bouleversant des décennies de diplomatie américaine dans la région, Trump a annoncé mercredi que les Etats-Unis reconnaissaient Jérusalem comme étant la capitale d’Israël et a ajouté que l’ambassade américaine y serait transférée. L’initiative a provoqué la colère du monde arabe et la réprobation de la communauté internationale. Les présidents français, Emmanuel Macron, et turc, Recep Tayyip Erdogan, vont essayer de persuader les Etats-Unis de revenir sur leur décision.

Rejetant «les sermons et les leçons», l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley a quant à elle répété que M. Trump n’avait «pas pris position sur les limites ou les frontières». Elle a assuré que les Etats-Unis restaient engagés dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.

Des pierres sur les soldats

Les manifestations de ce week-end dans les territoires palestiniens ont été beaucoup moins importantes que les jours précédents. Des Palestiniens sont de nouveau descendus dans les rues à Jérusalem-Est ainsi qu’en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l’armée israélienne depuis 50 ans, et dans la bande de Gaza. L’armée a évoqué des «émeutes violentes dans une vingtaine de localités».

Les protestataires ont lancé des pierres sur les soldats, qui ont riposté en tirant des balles en caoutchouc ou réelles et des gaz lacrymogènes, blessant trois personnes légèrement, selon l’armée. Il y aurait toutefois eu trois morts depuis mercredi. A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, la police a dispersé des manifestants avec des grenades assourdissantes. Selon le Croissant-Rouge, 12 Palestiniens ont été blessés. ATS

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