La Liberté

Jens Stoltenberg sur le départ

Le secrétaire général de l’Otan ne souhaite pas prolonger son mandat cet automne

Publié le 13.02.2023

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Alliance Atlantique » L’Otan a confirmé hier le départ en octobre prochain de son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg. Les spéculations sur sa succession sont relancées.

Il n’y a pas encore de consensus sur le remplaçant de l’ancien premier ministre norvégien, en fonction depuis 2014. Mais de nombreuses pistes sont ouvertes, notamment le choix d’une femme pour devenir la première patronne de l’Alliance militaire, après 17 hommes, ont souligné des diplomates.

Passage de témoin

Le poste de secrétaire général revient traditionnellement à un Européen, car le chef militaire de l’Otan, à la tête du Commandement suprême allié en Europe, est un Américain. Depuis la création du poste en avril 1952, il a été très souvent confié à un ministre des Affaires étrangères ou à un ministre de la Défense.

Certains alliés envisageaient de prolonger à nouveau le mandat de Jens Stoltenberg jusqu’en 2024, mais l’intéressé, qui aura 64 ans en mars, a fait savoir hier, à son retour des Etats-Unis, son souhait de quitter ses fonctions au plus tard cette année.

«Le mandat du secrétaire général a été prolongé trois fois et il a servi pendant un total de presque neuf ans», a déclaré sa porte-parole, Oana Lungescu. «Il n’a pas l’intention de demander une nouvelle prolongation.»

Cette décision relance la course à sa succession, et certains gouvernements ont commencé à faire circuler des noms dans les médias. La nomination se fait par consensus au niveau des ambassadeurs des 30 pays, avec un droit de vote décisif de Washington. Le choix devrait en principe être connu pour le sommet de l’Otan organisé les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie.

Le temps d’une femme?

L’idée de la désignation d’une femme issue d’un pays membre de l’Union européenne a été lancée lorsque Jens Stoltenberg a été appelé en février 2022 à la tête de la Banque centrale de Norvège.

Il devait prendre ses nouvelles fonctions en décembre suivant, mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a chamboulé l’agenda. En mars 2022, les dirigeants de l’Otan ont prolongé son mandat jusqu’au 30 septembre 2023.

Pendant sept décennies, l’Alliance a été dirigée par des hommes originaires de pays de l’Europe de l’Ouest. Les quatre derniers chefs de l’Otan ont été un Britannique, un Néerlandais, un Danois et un Norvégien, avec un intérim italien. Mais les intérêts stratégiques de l’organisation se sont déplacés vers son flanc oriental, où les nouveaux membres sur les côtes de la Baltique et de la mer Noire sont en première ligne face à une Russie agressive.

La Pologne et les Pays baltes considèrent désormais que leurs mises en garde de longue date à l’égard de Moscou sont justifiées, et ils ont pris la tête des appels à armer et à soutenir l’Ukraine contre l’invasion. Les candidatures de la première ministre lituanienne Ingrida Simonyte ou de son homologue estonienne Kaja Kallas comptent de nombreux soutiens, sans toutefois faire consensus, selon des sources diplomatiques.

Contre Moscou

Toutes deux ont adopté depuis longtemps une ligne diplomatique très dure à l’égard de la Russie, ce qui leur vaut les soutiens des alliés les plus opposés à Moscou, mais de sérieuses réserves dans de nombreuses capitales.

Aucune candidature n’a encore été officialisée, mais d’autres noms circulent. La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, ancienne ministre de la Défense, serait intéressée par le poste, mais son mandat court jusqu’à fin 2024 et la décision annoncée hier par Jens Stoltenberg de se retirer en octobre la met hors course.

ATS/AFP

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