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Jeu de dupes pour les rênes du Soudan

Les militaires ayant déchu le président faisaient partie de sa garde rapprochée. La rue n’en veut pas

Célian Macé

Publié le 13.04.2019

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Khartoum » A peine décrété, le couvre-feu a été piétiné. On n’arrête pas une révolution sur commande. Pour la sixième nuit consécutive, les centaines de milliers de Soudanais rassemblés devant le quartier général de l’armée, à Khartoum, ont chanté, dansé, crié leur désir de changement. Seule nouveauté: l’un des slogans les plus populaires, «le régime doit tomber», a été remplacé par «le régime n’est pas encore tombé». Car personne n’est dupe. Le Conseil militaire de transition (CMT), qui a annoncé jeudi l’arrestation du président Omar el-Béchir, est composé de membres du premier cercle du dictateur déchu.

La première apparition du ministre de la Défense, Awad Ahmed Ibn Aouf, ressemblait en tout point à un coup d’Etat à l’ancienne. Sur la forme, un général en uniforme lisant un communiqué en direct à la télévision nationale. Sur le fond, une proclamation de l’état d’urgence, la fermeture des frontières, la suspension de la Constitution et la création d’une instance militaire

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