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La tension monte autour de l’Ukraine

Alors que des troupes russes s’exercent à la frontière, Washington assure son soutien aux Ukrainiens

Publié le 03.04.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Ukraine » Le président américain Joe Biden a promis hier à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de soutenir la souveraineté de l’Ukraine face à la Russie. Cette dernière est accusée de masser ses troupes à la frontière ukrainienne.

«Le président Biden a affirmé le soutien indéfectible des Etats-Unis à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à l’agression de la Russie dans le Donbass et en Crimée», lors d’un échange téléphonique avec M. Zelensky, selon le compte rendu de la Maison-Blanche. Pour sa part, le dirigeant ukrainien a salué le «partenariat crucial» avec Washington, à l’issue de cet entretien.

Des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés ces derniers jours de l’arrivée de milliers de soldats et de matériel russes à la frontière russo-ukrainienne, sur fond de regain de tensions entre forces de Kiev et séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

Ces tensions mettent à l’épreuve le début de présidence de Joe Biden, à un moment où les relations russo-américaines sont au plus bas, Moscou ayant récemment rappelé son ambassadeur à Washington. Jeudi soir, alors que Kiev s’inquiétait ouvertement de ces mouvements de troupes, Washington a déjà mis en garde Moscou contre «tout acte agressif».

Réactions du Kremlin

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué hier que Moscou prendrait «toutes les mesures nécessaires» en cas d’ingérence militaire occidentale en Ukraine, ex-république soviétique considérée par la Russie comme faisant partie de sa sphère d’influence.

Il a ensuite répété que «la Russie ne menace personne et n’a jamais menacé personne», mettant l’escalade des tensions sur le dos des «provocations répétées des forces armées ukrainiennes» contre les séparatistes.

Parallèlement, l’armée russe a annoncé hier des exercices militaires destinés à simuler la défense face à une attaque de drones dans une région située près de l’Ukraine. Plus tôt, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andreï Roudenko a, lui, assuré que Moscou ne voulait pas d’un conflit armé avec Kiev mais a appelé l’Ukraine à «faire preuve de prudence» et à «s’abstenir de mesures qui provoqueraient un conflit».

Le Kremlin avait déjà assuré jeudi que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l’entendait sur son territoire, tout en appelant Kiev et les Occidentaux à ne pas «s’inquiéter».

Kiev assure que Moscou prépare l’entrée de ses forces armées régulières dans les territoires séparatistes.

La France, qui a un rôle de médiateur avec Berlin dans le conflit ukrainien, a dit pour sa part hier ne pas croire à une escalade des tensions tout en restant «très prudente».

«Exercice d’équilibriste»

Pour l’analyste militaire russe Alexandre Golts, les mouvements de troupes russes et la menace d’une escalade sont destinés à «servir d’instrument de négociation diplomatique avec l’Occident» en cette période de tensions et de sanctions. «Dans les prochains mois, il y aura un exercice d’équilibriste: nous menacerons d’être fous et sur le point de déclencher une guerre», a-t-il expliqué à l’AFP.

Signe pour lui qu’il s’agit d’un bluff: les troupes russes en question, quelques milliers d’hommes selon les médias ukrainiens, ne seraient pas suffisantes pour une véritable offensive. Et surtout, la météo pluvieuse en Ukraine à cette période de l’année rend difficile tout déplacement de matériel militaire.

Malgré ses dénégations, la Russie est largement considérée comme le soutien financier et militaire des séparatistes et accusée par Kiev d’avoir fait combattre ses troupes régulières au cours du conflit. Cette guerre, qui a fait plus de 13 000 morts, a commencé en 2014 après l’arrivée au pouvoir à Kiev de pro-Occidentaux, qui avait été suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou.

Escalade

Après une trêve record durant la 2e moitié de 2020, la guerre dans l’est de l’Ukraine entre forces de Kiev et séparatistes prorusses a vu depuis janvier une multiplication des heurts. Les deux camps s’imputent la responsabilité de l’escalade.

Malgré des accords de paix signés en 2015 à Minsk et plusieurs rencontres entre les dirigeants russe et ukrainien sous parrainage allemand et français, le règlement du conflit est au point mort. ATS/AFP

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