La Liberté

Les aveux glaçants d’un prêtre pédophile

Publié le 15.01.2020

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Lyon » Le procès du Père Preynat, qui avait promis d’assumer toutes les agressions sexuelles sur les jeunes scouts, a commencé hier.

«Pendant les camps, ce pouvait être quatre ou cinq enfants en une semaine»: le procès de l’ex-prêtre Bernard Preynat, dont les agissements pédophiles tus par l’Eglise de France ont déclenché un scandale retentissant, a débuté hier, plus de 30 ans après les faits.

«Pour moi, à l’époque, je ne commettais pas d’agressions sexuelles mais des caresses, des câlins. Je me trompais. Ce qui me l’a fait comprendre, ce sont les accusations des victimes», se défend l’ancien prêtre.

Aujourd’hui âgé de 74 ans, Bernard Preynat comparait pour des faits commis entre 1971 et 1991 quand ses victimes étaient âgées de 7 à 15 ans. Alors vicaire-aumônier scout de Sainte-Foy-lès-Lyon, non loin de Lyon, il faisait l’admiration des parents du diocèse. Ces derniers lui confiaient leurs enfants, dans sa paroisse ou lors de camps à l’étranger.

Ce n’est qu’en 2015 que plusieurs anciens scouts brisent l’omerta. Ils accusent Bernard Preynat devant la justice d’attouchements, baisers sur la bouche et caresses réciproques contraintes, notamment sur le sexe.

Ces agissements ont été passés sous silence par l’Eglise de France, provoquant la condamnation du cardinal Philippe Barbarin, en mars 2019, à six mois de prison avec sursis. Ce dernier a été reconnu coupable de ne pas avoir informé la justice et d’avoir maintenu le prêtre en poste dans le diocèse jusqu’en 2015, alors que Bernard Preynat était passé aux aveux devant ses supérieurs dès 1991.

Désormais en retrait du diocèse – sa démission a été refusée par le pape –, le cardinal Barbarin attend en coulisses la décision de la Cour d’appel sur son dossier. Elle sera rendue le 30 janvier.

«Je savais bien que ces gestes étaient interdits, des caresses que je n’aurais pas dû faire. D’ailleurs c’était en cachette», admet Bernard Preynat, très droit à la barre, les bras le long du corps et la voix un peu cassée. «Et cela m’apportait du plaisir sexuel forcément.»

En marge de l’audience, Me Emmanuelle Haziza, l’avocate d’une des victimes, Pierre-Emmanuel Germain Thill, estime être «face au plus grand prédateur sexuel de la région». ats/afp

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