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Les gilets jaunes divisés pour la suite

Publié le 14.12.2018

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France » De nombreux politiques leur ont demandé d’annuler les manifestations prévues ce samedi après l’attaque en Alsace.

Alors que se profile un «acte V» ce samedi, la pression monte sur les gilets jaunes pour qu’ils renoncent à leur mobilisation, dans un contexte de recrudescence de la menace terroriste. «Il n’est pas raisonnable de manifester, a insisté hier Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement. Au regard de l’événement de Strasbourg, il serait préférable que ce samedi chacun puisse, de manière apaisée, vaquer à des occupations d’un samedi avant les fêtes de famille de fin d’année, plutôt que de mettre à nouveau à contribution nos forces de l’ordre.»

Une demande appuyée par plusieurs poids lourds du gouvernement, comme la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, ou encore le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, qui ont aussi rappelé qu’Emmanuel Macron avait à leurs yeux «répondu» aux demandes des manifestants.

Fait nouveau, la requête du gouvernement a été appuyée par la plupart des formations de l’opposition. Ainsi, Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, a demandé qu’il n’y ait «pas de manifestations le 15 décembre». Le Parti socialiste a formulé un vœu semblable. Même Marine Le Pen, qui avait jusque-là soutenu ardemment le mouvement, s’est exprimée en faveur d’un report de la mobilisation. Evoquant la mise en œuvre par le Ministère de l’intérieur du statut d’«urgence attentat», la présidente du Rassemblement national a estimé que «si ce statut est maintenu, par définition il inclut l’interdiction des manifestations, donc les manifestations ne pourront pas avoir lieu». Seule La France insoumise s’est prononcée en faveur du maintien du fameux «acte V», qualifié par Jean-Luc Mélenchon de moment de «grande mobilisation».

Mais les partis politiques ne sont pas les seuls à se montrer divisés. Cette fois, les divergences s’expriment au sein même des gilets jaunes. Ainsi, Priscilla Ludovsky et Maxime Nicolle, deux figures du mouvement qui tenaient hier une conférence de presse, ont précisé qu’ils étaient «plus mobilisés que jamais» après les annonces d’Emmanuel Macron, jugées «insuffisantes». A l’inverse, Jacline Mouraud égérie de la première heure, a demandé que la manifestation n’ait pas lieu. Sur RTL, elle a dit souhaiter désormais «agir autrement». Benjamin Masse

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