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Les réfugiés ont aussi besoin d’aide psychologique

Migrants • La Chambre fédérale allemande des psychothérapeutes réclame un meilleur suivi psychothérapeutique pour les réfugiés. Dépression, stress post-traumatique, anxiété, 40 à 50% des réfugiés souffrent de troubles psychiques.

EPD/Protestinter

Publié le 25.09.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Les psychothérapeutes réclament davantage de soutien aux réfugiés traumatisés. Comme l'a déclaré la Chambre fédérale des psychothérapeutes mercredi à Berlin, la moitié d'entre eux ont des troubles mentaux. Pourtant, seuls 4% ont à ce jour reçu une prise en charge psychothérapeutique. Quelque 40 à 50% souffriraient de stress post-traumatique, et beaucoup seraient atteints de dépression; ces deux maladies vont souvent de pair. Un enfant sur cinq est considéré comme traumatisé; c'est 15 fois plus que chez les enfants nés en Allemagne.

Ces informations s'appuient sur des études réalisées auprès des réfugiés qui vivent déjà en Allemagne. Parmi eux, 70% des adultes et 40% des enfants et des adolescents ont été témoins de violences. Un quart d'entre eux ont vu des membres de leur famille subir une attaque, 55% des adultes et 15% des enfants auraient été eux-mêmes victimes de violences. Plus d'un adulte sur deux (60%) et un quart des enfants ont déjà vu un cadavre. Environ un tiers des réfugiés a connu des catastrophes naturelles, des accidents, la guerre et l'emprisonnement. Une femme sur cinq et 5% des jeunes filles ont été victimes d'abus sexuels ou de viols.

Les médicaments ne suffisent pas

«Il ne suffit pas de traiter avec des médicaments les profondes souffrances psychiques de ces nombreux réfugiés», a déclaré Dietrich Munz, le président de la Chambre des psychothérapeutes. L'association réclame que les centres d'accueil pour les réfugiés proposent aux personnes traumatisées des thérapies qui soient réglées par les caisses d'assurance-maladie, et que les cabinets privés soient également autorisés à prendre en charge les réfugiés.

«En principe, les réfugiés ont droit, à partir de 15 mois, à une psychothérapie, mais en pratique celle-ci n'est que très rarement accordée», explique Dietrich Munz. Il manque des places et des interprètes pour pouvoir traiter les personnes concernées dans le cadre des structures d'accueil de réfugiés ou des centres de soins spécialisés, qui de leur côté ne peuvent être financés par les caisses d'assurance.

Les coûts liés aux traducteurs ne sont que rarement assumés par les services sociaux. C'est pourquoi la Chambre des psychothérapeutes souhaite une réforme de la loi sur les prestations aux demandeurs d'asile, qui permettrait aux réfugiés de bénéficier d'un interprète lorsque cela est nécessaire pour leur traitement.

Le stress post-traumatique se manifeste notamment par les fameux «flash-backs» qui s'accompagnent de détresse respiratoire, de vertiges, de palpitations et de peurs paniques. Ces signes aboutissent à des états d'anxiété chronique et, souvent, à des dépressions. D'autres symptômes incluent des troubles du sommeil et de la concentration, de fortes craintes et une incapacité à ressentir des émotions.

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