La Liberté

Manifs pour l’avortement

Publié le 18.01.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Pologne »   Des défenseurs du droit à l’avortement ont protesté hier contre une tentative des ultraconservateurs de limiter encore le droit à l’IVG.

Des organisations féministes et des défenseurs du droit à l’avortement ont protesté hier à travers la Pologne contre une tentative des ultraconservateurs de limiter encore le droit à l’IVG. Il est déjà très restreint.

Un millier de manifestants ont ainsi marché dans le centre de Varsovie contre ce qui mène, selon eux, à l’«interdiction ­totale de l’avortement» en ­Pologne.

«Je ne vais pas capituler. Toute ma vie je lutte pour mes droits de femme», a déclaré une membre du mouvement Grève des femmes, qui coorganisait la marche à Varsovie. Des manifestations similaires, de moindre envergure, ont eu lieu dans une cinquantaine de villes de province, dont Cracovie, Lodz, Wroclaw et Szczecin, selon les médias locaux.

La semaine dernière, plus d’un an après «la protestation noire» des femmes qui avait fait échouer une démarche similaire dans ce pays catholique, le parlement dominé par le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS) a envoyé en commission un texte qui supprime la possibilité d’interrompre la grossesse en cas de malformation du fœtus.

Si l’amendement à la loi actuelle – fruit d’un compromis laborieusement atteint en 1993 – proposé par le Comité «Stop avortement» est adopté, l’IVG ne sera plus autorisée que dans deux cas: risque pour la vie ou la santé de la mère, et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.

Ces deux cas ne représentent qu’un petit pourcentage des causes d’avortements légaux, la malformation du fœtus étant à l’origine de 1046 avortements, soit 96% des IVG pratiquées légalement en Pologne en 2016, selon «Stop avortement».

Un deuxième projet d’initiative citoyenne, libéralisant l’IVG, a lui été rejeté après un débat houleux de quelques heures. Ce texte prévoyait l’accès à l’IVG jusqu’à la 12e semaine de grossesse pour des raisons psychologiques et sociales, ainsi que l’introduction de l’éducation sexuelle dans les écoles et un accès libre à «la pilule du lendemain».

L’abstention ou l’absence d’une quarantaine de députés de l’opposition centriste et libérale lors de ce dernier vote ont provoqué la colère des milieux favorables au droit à l’avortement. ats/afp

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