Migrants surexploités par la mafia
La mafia italienne fait vivre un calvaire aux migrants qu’elle taxe pour aller cueillir les tomates
Valérie Dupont, Rome
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Foggia » Sur la route nationale numéro 16, celle qui relie les principales villes de la côte Adriatique en Italie, le ballet des camionnettes blanches est incessant autour de la plaine de Foggia. A l’aube et au crépuscule, ces véhicules transportent les ouvriers agricoles qui travaillent dans les champs de tomates.
Entassés par dizaines dans ces vieilles guimbardes, ces hommes, qui doivent souvent se tenir debout dans les véhicules, parcourent parfois plus de cent kilomètres matin et soir pour rejoindre les champs où ils travaillent sous le soleil pendant dix, douze heures, pour un salaire de misère.
«Plus jamais des esclaves!»Il y a une semaine, sur cette route numéro 16, deux accidents de la route ont eu lieu à deux jours d’intervalle. Deux fourgonnettes sont entrées en collision frontale avec des camions de tomates. Bilan: seize morts et quatre blessés graves, tous originaires d’Afrique centrale, sauf le conducteur, un Marocain. Des accidents qui interpellent une f