La Liberté

«Oak Fire» continue de s’étendre

En Californie, l’incendie combattu par 2000 pompiers n’est pas loin du parc national Yosemite

Publié le 26.07.2022

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Etats-Unis » Un violent incendie qui ravage depuis vendredi la forêt californienne continuait de s’étendre dimanche. Des milliers de personnes ont été évacuées dans un contexte de forts pics de chaleur affectant des dizaines de millions d’Américains dans tous les Etats-Unis.

Le feu, baptisé «Oak Fire», s’étend dans le comté de Mariposa, près du parc national de Yosemite et de ses célèbres séquoias géants. Il «s’est considérablement développé dans la partie nord, se déplaçant plus loin dans la forêt nationale de la Sierra», selon un bulletin du Département californien des forêts et de la protection contre le feu. Favorisé par une «extrême sécheresse», les vents et les hausses de température, l’incendie, combattu par quelque 2000 pompiers, a brûlé au moins 6313 hectares de forêt, détruit 10 propriétés, en a endommagé cinq autres et en menace plus de 2500, a dit à l’AFP une porte-parole de ce département.

Efforts entravés

L’incendie n’est pas du tout contenu et la chaleur, combinée à un faible taux d’humidité, va «entraver» les efforts pour le combattre, a indiqué le CAL FIRE. Plus de 6000 personnes, vivant pour la plupart dans de petites localités en altitude, ont dû évacuer samedi, selon un autre porte-parole des pompiers de Californie, cité par le journal Los Angeles Times.

Le parc de Yosemite, l’un des plus célèbres du monde, avait connu mi-juillet un incendie, dont les flammes avaient menacé ses séquoias géants. L’Ouest américain a déjà subi ces dernières années des feux de forêt d’une ampleur et d’une intensité exceptionnelles, avec un très net allongement de la saison des incendies, phénomène que les scientifiques attribuent au changement climatique.

«Oak Fire» est l’une des manifestations les plus dramatiques de la vague de chaleur qui a touché les Etats-Unis ce week-end, dans le nord-ouest, le centre et le nord-est. Selon une carte du Service météo national (NWS), une très large partie du pays, dont la Californie, tout le sud, puis une grande partie de la côte est, a connu des températures de 37 à 43 °C.

Comme une poubelle

Une chaleur torride qui devait quelque peu s’atténuer hier. Mais toutes les régions ne vont pas en profiter: des températures de 37 °C ou plus sont prévues pour les prochains jours dans certaines parties de l’est du Kansas et de l’Oklahoma, jusqu’au sud du Missouri et au nord de l’Arkansas. Même le nord-ouest du Pacifique, habituellement frais, n’échappera pas à la chaleur: les températures élevées devraient «augmenter régulièrement au cours des prochains jours et pourraient battre des records», ajoute le NWS.

«Les scientifiques ont prédit ces événements extraordinaires et catastrophiques depuis des décennies maintenant», a réaffirmé dimanche sur la chaîne de télévision ABC News l’ancien vice-président américain Al Gore, qui avait reçu un Prix Nobel de la paix en 2007 pour son engagement pour le climat.

«Aujourd’hui, ils disent que si nous n’arrêtons pas d’utiliser notre atmosphère comme une poubelle et si nous n’arrêtons pas ces émissions (de gaz à effet de serre) qui piègent la chaleur, les choses vont empirer. Plus de gens seront tués et la survie de notre civilisation est en jeu», a-t-il ajouté. atS/AFP

Il n’y a plus de foyers actifs en Gironde

En Gironde, les deux incendies qui ont ravagé 20 800 hectares de forêts sont désormais «fixés».

«Après douze jours de lutte acharnée» contre les incendies, «je suis en mesure de vous annoncer que le feu de Landiras est désormais fixé», a annoncé hier la préfète de Gironde et Nouvelle-Aquitaine devant la presse. Tous les habitants qui avaient dû fuir les villages autour de cet incendie, survenu à quelque 40 km au sud de Bordeaux, «vont pouvoir regagner leur domicile», a ajouté Fabienne Buccio.

Le second incendie, qui a également frappé la Gironde le 12 juillet, à La Teste-de-Buch sur le bassin d’Arcachon, ravageant 7000 hectares de forêt, avait déjà été déclaré «fixé» samedi par la préfecture. «Attention, les feux sont fixés. Ils ne sont pas pour autant éteints. Cela signifie qu’il n’y a plus de foyers actifs», a ajouté Mme Buccio, en pointant «deux feux hors normes de par les conditions météorologiques extrêmes et les moyens mobilisés pour les contenir».

Elle a détaillé un premier bilan de ces incendies: «Jusqu’à 3000 sapeurs-pompiers de Gironde et 1200 sapeurs-pompiers venus de 60 départements ont été mobilisés (ainsi qu’une douzaine de pompiers professionnels genevois, ndlr). Dès le premier jour, nous avons disposé de moyens aériens. Deux à huit bombardiers d’eau, Canadairs ou Dash, deux hélicoptères bombardiers d’eau et un hélicoptère du SDIS et un soutien de l’armée pour la surveillance des feux», a-t-elle ajouté. «1200 pompiers étaient encore mobilisés hier (dimanche, ndlr).»

La préfète a rappelé combien «il a fallu faire preuve d’imagination en réalisant des travaux titanesques et inédits de pare-feu», «131 km de travaux ont été réalisés sur 152 km prévus. Les travaux sont toujours en cours.» Mme Buccio a indiqué que 25 pompiers avaient été blessés, «heureusement légèrement».

«Le bilan est positif car il n’y a eu aucune victime» dans la population, «il y a eu cinq habitations détruites sur les près de 2800 exposées», a ajouté la préfète, qui va «réunir les services de l’Etat pour préparer la sortie de crise économique, pour évaluer les impacts et identifier les besoins». D’après les pompiers, un incendie est «fixé» quand ils pensent qu’il ne progressera plus. Il est ensuite «maîtrisé», puis «éteint», et doit ensuite être «surveillé». atS/AFP

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