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Relaxe requise contre Mgr Barbarin

Publié le 30.11.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Pédophilie dans l’Eglise » Au procès en appel du cardinal, la justice n’a pas requis de condamnation.

«La justice évite la recherche du symbole»: aucune condamnation n’a été requise hier contre le cardinal Philippe Barbarin. Il est jugé en appel à Lyon pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels d’un prêtre du diocèse.

L’avocat général Joël Sollier a appelé la Cour à rendre une décision «raisonnée et sereine», en distinguant le «cas individuel» de l’archevêque de Lyon des «fautes morales et pénales» commises par l’Eglise face à la pédophilie de certains de ses prêtres.

«Je suis soulagé, je m’en remets à la décision de la justice (…) Et je veux dire aux victimes que je ne pense qu’à elles», a déclaré Mgr Barbarin devant la presse au sortir de la salle d’audience. La Cour rendra son arrêt le 30 janvier.

En première instance déjà, le ministère public avait suggéré de relaxer le Primat des Gaules, plus haut dignitaire catholique du pays. Mais le tribunal correctionnel l’avait condamné, le 7 mars, pour ne pas avoir dénoncé les agressions commises sur des scouts, avant 1991, par le père Bernard Preynat.

Une décision retentissante dont l’onde de choc s’était propagée jusqu’au Vatican, qui avait refusé la démission du prélat dans l’attente de son procès en appel.

Comme les juges, l’avocat général a retenu la prescription des faits datant de 2010, quand Preynat avait avoué ses agissements au cardinal et qu’il n’avait rien dit. Mais à la différence du tribunal qui a condamné les faits de 2014, quand une victime, cette fois, avait informé Mgr Barbarin sans qu’il dénonce le prêtre, Joël Sollier estime que l’archevêque n’a pas eu, alors, la volonté d’entraver la justice.

Aux yeux des juges de première instance, le cardinal a voulu «préserver l’institution» et éviter le scandale public, comme le lui enjoignait Rome.

L’avocat général se refuse, lui, à lui reprocher de ne pas avoir dénoncé des faits vieux de trente ans: il y voit une «conception extensive» du droit qui «fait courir le risque d’ajouter de l’injustice à l’injustice».

A l’issue du réquisitoire, François Devaux, cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée qui porte la procédure, s’est défendu d’être dans le «symbole».

«Il y a des faits qui sont caractérisés et cela a déjà été souligné par la condamnation en première instance», a-t-il commenté. À ses yeux, le ministère public, qui avait classé sans suite une première enquête en 2016, n’est «pas à la hauteur».

ats/afp

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