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Saad Hariri se rendra demain en France

Publié le 17.11.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Liban-Arabie saoudite »   Le premier ministre libanais est attendu demain à Paris. Une visite qui laisse augurer une issue à la crise politique qui a fait monter la tension entre Beyrouth et Ryad.

Saad Hariri s’entretiendra avec le président français Emmanuel Macron à Paris, a précisé hier l’Elysée. Le premier ministre démissionnaire avait de son côté annoncé un peu plus tôt qu’il se rendrait «très bientôt» en France, sans préciser de date.

L’arrivée de M. Hariri en France vise à débloquer la crise déclenchée le 4 novembre par l’annonce de sa démission, depuis la ville de Ryad, et des accusations libanaises de sa «détention» en Arabie saoudite.

Son sort a fait l’objet depuis d’intenses spéculations et d’informations contradictoires. Plusieurs hauts responsables libanais, dont le président Michel Aoun, ont affirmé qu’il était retenu contre son gré et qu’il était même «en captivité» à Ryad.

Réfutant ces accusations, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a affirmé que M. Hariri était libre de quitter l’Arabie saoudite quand il le voulait. «Hariri est un citoyen saoudien et un citoyen libanais et en tant que tel, on ne peut pas le retenir. Ce sont des allégations mensongères.»

Pour tenter de dénouer la crise, Paris avait invité mercredi Saad Hariri à venir avec sa famille «quelques jours» en France, dans un «geste d’amitié» et non pour un «exil». Emmanuel Macron avait également mandaté à Ryad son chef de la diplomatie. Jean-Yves Le Drian y a rencontré le premier ministre démissionnaire Saad Hariri, le prince héritier Mohammed ben Salmane et son homologue Adel al-Jubeir.

«M. Hariri a accepté l’invitation du président de la République à se rendre en France», avait confirmé plus tôt dans la journée M. Le Drian à des journalistes. «Il va venir en France» et le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui doit se rendre à Paris début 2018, «en a été informé».

Lors de la conférence de presse, M. Le Drian a en outre souligné que le Liban devrait rester «à l’abri des ingérences» étrangères. Il a abondé dans le sens de l’Arabie saoudite, dénonçant la «tentation hégémonique» de l’Iran et s’inquiétant de son programme de missiles.

La démission de M. Hariri a d’ailleurs été perçue comme un nouveau bras de fer entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui s’affrontent déjà sur plusieurs dossiers régionaux, notamment les guerres au Yémen et en Syrie. Mais elle a aussi coïncidé avec une purge inédite contre la «corruption» en Arabie saoudite, qui a visé des princes, des ministres et des hommes d’affaires.

Au Liban, M. Aoun a affirmé qu’il attendrait le retour de M. Hariri de Paris pour discuter de sa démission. ats/afp

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