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Solidarité européenne: un coup dans l’eau

Publié le 20.06.2020

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Bruxelles » Les leaders des Vingt-Sept étalent leurs divergences sur la relance de l’économie européenne.

Réunis en sommet virtuel, les leaders des Vingt-Sept ne sont pas parvenus, hier, à rapprocher leurs positions sur le budget de l’Union pour la période 2011-2017, que la Commission a proposé de doter d’une enveloppe de 1100 milliards d’euros et de flanquer d’un fonds de relance de l’économie européenne de 750 milliards d’euros, à distribuer sous forme de subventions (500 milliards) et de prêts (250 milliards). Ce fonds serait financé grâce à un emprunt européen.

Charles Michel, le président du Conseil européen, espère que la situation sera plus claire à la mi-juillet, quand il convoquera un nouveau sommet – en présentiel, celui-là. Mais le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a douché son optimisme, en déclarant: «Je ne suis pas sûr (…) qu’on réussira cet été» à sortir de l’ornière.

Et elle est profonde, les Vingt-Sept s’opposant, selon un axe nord-sud, sur la taille du budget et du fonds, la redistribution des 750 milliards, les critères et conditions d’attribution des aides, les nouvelles ressources dont l’UE devrait bénéficier ou encore les rabais obtenus par certains pays sur leur contribution financière au budget.

«La discussion va être effectivement difficile. On sent bien qu’il y a des résistances, mais il y a aussi une acceptation assez large de l’idée qu’il faut une réponse européenne» à la crise du coronavirus et à ses conséquences économiques, tempère un vieux briscard de l’Europe: le commissaire européen à la justice, Didier Reynders, qui fut auparavant ministre belge des Finances, puis des Affaires étrangères.

«La question, c’est de savoir jusqu’où la solidarité va aller», jusqu’où les «pays frugaux» que sont les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède accepteront de payer les pots cassés en Italie ou en Espagne.

Didier Reynders se veut confiant, car l’Allemagne a «radicalement changé de position»: avant que Bruxelles se mouille, elle avait elle-même proposé, avec la France, de créer un fonds de relance de 500 milliards d’euros, sous forme de subventions. Et puis, calcule l’ancien grand argentier belge, «le cadre financier pluriannuel représente un peu plus d’un pour cent du PIB de l’Union à peine. Si on ajoute 750 milliards, on reste sous la barre des 2%.»

Tanguy Verhoosel, Bruxelles

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