La Liberté

Un nouveau carnage ensanglante la ville de Kaboul

Publié le 23.04.2018

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Afghanistan »   Des dizaines de civils, chiites pour la plupart, ont été tués et 119 blessés hier à Kaboul dans un attentat-suicide contre un centre d’enregistrement pour les élections législatives d’octobre. Cette attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Un kamikaze arrivé à pied s’est fait exploser dans la matinée parmi une foule dense à l’entrée du centre où les électeurs récupéraient leur pièce d’identité avant de s’inscrire sur les registres électoraux. Depuis, les bilans n’ont cessé d’enfler tout au long de la journée. En fin d’après-midi, 57 morts et 119 blessés avaient été décomptés, en majorité membres de la minorité chiite hazara.

Les talibans ont fait savoir rapidement qu’ils n’avaient «rien à voir» avec cette attaque, rejetant implicitement la responsabilité sur l’EI. Le groupe a ensuite revendiqué l’attaque via son organe de propagande, Amaq. L’attentat s’est produit dans le quartier majoritairement chiite de l’ouest de Kaboul, Dasht-e-Barchi. Il s’agit du premier attentat dans la capitale contre un centre préparant les listes électorales en vue des législatives du 20 octobre, depuis le début des inscriptions le 14 avril. Mais deux autres centres d’inscriptions ont été pris pour cible en province au cours de la semaine écoulée.

Violence et attentats sont les principaux obstacles au bon déroulement des élections, admet la commission électorale qui a ouvert les centres d’inscriptions dans les écoles et les mosquées, tous gardés par des policiers qui fouillent les électeurs à l’entrée.

«Notre patience est à bout. Ce gouvernement est responsable de ces vies perdues», s’énerve Hussain, 34 ans, qui veille son cousin blessé à l’hôpital Istiqlal. Les législatives ­prévues à l’automne sont les premières depuis 2010 et ce scrutin, le premier depuis la présidentielle de 2014.

Beaucoup d’Afghans souhaitent se débarrasser d’un parlement (249 députés) jugé paresseux et corrompu, dont le mandat a expiré depuis trois ans. Mais ils redoutent plus encore un scrutin pour rien, confisqué par la fraude et qui les exposera à un regain de violence. ATS/AFP

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