La Liberté

Une élue genevoise renonce

Conseil national » Jocelyne Haller (ensemble à gauche) cède la place à la troisième de la liste. Le procédé choque.

Petit coup de tonnerre à Genève. Elue surprise au National dimanche, Jocelyne Haller (ensemble à gauche, eàg) ne siégera finalement pas à Berne. Jean Burgermeister, premier des viennent-ensuite, ayant lui aussi décliné l’élection, c’est sa colistière Stéfanie Prezioso qui ira à Berne.

La politicienne genevoise a annoncé lundi à son parti qu’elle préférait se concentrer sur son mandat au Grand Conseil. Si la pratique n’est pas inédite, elle n’a pas manqué de faire réagir. En agissant ainsi, son parti viole-t-il la volonté des électeurs? 

«Nous ne pensions pas que je puisse être élue», assure, gênée, Jocelyne Haller. «En me mettant en queue de liste (cinquième sur six) et en ne participant pas activement à la campagne, je pensais que j’avais été suffisamment claire quant à ma volonté de ne pas siéger à Berne.» 

La députée, réélue il y a un an et demi à l’échelon cantonal, estime qu’elle sera plus utile à Genève, où son expertise sur les thématiques sociales pourrait permettre à son parti de gagner des majorités. Jean Burgermeister explique quant à lui qu’il serait bien allé à la capitale si la configuration avait été différente. «Mais il était impossible pour moi de prendre la place d’une femme.»

Des explications trop candides au goût de nombreux commentateurs sur les réseaux sociaux hier. «Tricherie», «combines» et «mépris des électeurs» étaient de véritables leitmotivs parmi les réactions.

Sans aller aussi loin, Albane Schlechten, cheffe du groupe socialiste au Conseil municipal de la ville de Genève, comprend qu’on puisse «se sentir floué» par la démarche d’EàG. «Jocelyne Haller doit son élection aux nombreux panachages dont elle a bénéficié, notamment en provenance des Verts et du PS. Son programme et ses idées sont très lisibles et tiennent à sa personne plus qu’à son pari. Ces électeurs ne s’attendaient pas à son retrait.»

Arrivée troisième, Stéfanie Prezioso a 690 voix de retard sur Jocelyne Haller et 444 sur Jean Burgermeister. «Des écarts trop importants pour ignorer la volonté du peuple, et une double défection qui donne du crédit à un scénario cousu de fil blanc», estime Maria Pérez, conseillère municipale.

MOHAHEM MUSADAK, LE COURRIER

Publié le 23.10.2019

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