La Liberté

Une journaliste tuée en Irlande du Nord

Publié le 20.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Londonderry » Une jeune femme de 29 ans a perdu la vie lors de violences en Ulster.

Une journaliste de 29 ans a été tuée par balle dans la nuit de jeudi à vendredi par un tireur qui a pris pour cible des policiers intervenus à la suite d’émeutes à Londonderry, en Irlande du Nord. La police traite ce décès «comme un incident terroriste».

Les faits se sont produits jeudi vers 23 h lorsqu’un homme a tiré «à plusieurs reprises» contre des policiers qui intervenaient dans le quartier de Creggan, où une cinquantaine d’engins incendiaires ont été lancés contre la police et deux véhicules incendiés, a dit le commissaire en chef adjoint de la police nord-irlandaise, Mark Hamilton, lors d’une conférence de presse. La jeune femme, Lyra McKee, a succombé à ses blessures à l’hôpital, a-t-il ajouté, en rendant responsables «des dissidents républicains violents» et «très probablement la Nouvelle IRA», groupe dissident de l’historique Armée républicaine irlandaise (IRA).

Selon l’agence littéraire Janklow & Nesbit, la journaliste est née à Belfast et a beaucoup écrit sur le conflit nord-irlandais et ses conséquences. Sur son compte Twitter, elle a posté jeudi en début de soirée une photo qui semble présenter les violences de la nuit, accompagnée de la légende: «Complètement dingue».

La première ministre britannique Theresa May a adressé vendredi matin ses condoléances à la famille de Lyra McKee, jugeant sa mort «choquante et totalement insensée». Son homologue irlandais Leo Varadkar a exprimé sa «tristesse» et sa «solidarité» envers les habitants de Londonderry et la «communauté des journalistes».

Arlene Foster, la cheffe du parti unioniste nord-irlandais DUP, a dénoncé les faits, évoquant un «acte insensé» et des «nouvelles déchirantes». «Ceux qui ont porté des armes à feu dans nos rues dans les années 1970, 1980 et 1990 avaient tort», a-t-elle écrit. Elle faisait référence à la période des «Troubles», des violences qui ont déchiré la province britannique pendant trois décennies, entre républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.

Le parti nationaliste irlandais Sinn Fein a aussi condamné «sans réserve» ces faits. Il a qualifié le décès de la journaliste d’«attaque contre toute la communauté, contre le processus de paix, et contre l’accord du Vendredi-Saint», signé en 1998 pour mettre fin aux Troubles, en vertu duquel le pouvoir dans la province est partagé entre le Sinn Fein et le DUP. ATS/AFP

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