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Zelensky: «Casser le système»

Publié le 20.04.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Ukraine » A deux jours du second tour, l’acteur et le chef de l’Etat se sont opposés dans un grand débat public.

Grand favori de la présidentielle en Ukraine, le comédien Volodymyr Zelensky a promis hier de «casser le système». Il s’exprimait lors d’un débat spectaculaire dans un stade avec le sortant Petro Porochenko, paroxysme d’une campagne hors norme dans ce pays. A l’approche du second tour, l’acteur de 41 ans, novice en politique mais showman professionnel, et le chef de l’Etat de 53 ans, sur la défensive, se sont invectivés sous les applaudissements et huées des milliers de supporters réunis au stade Olimpiïski de Kiev.

«Je suis convaincu que nous pourrons casser ce système, avec des gens corrects, avec une autre mentalité, avec une mentalité du XXIe siècle», a conclu Volodymyr Zelensky à l’issue d’une heure de débat. «Le problème, ce n’est même pas que vous avez des corrompus dans votre entourage (…) mais que vous nous avez volé cinq ans.»

L’acteur était très attendu sur ce face-à-face après avoir fait campagne presque exclusivement sur les réseaux sociaux. Fort de ses 20 ans d’expérience de stand-up, il a multiplié les phrases chocs, se présentant en «personne simple» face au «président le plus riche» de l’histoire de l’Ukraine.

«On ne peut pas jouer avec le pays», a répliqué M. Porochenko, qui avait dès le début du débat dénoncé «l’incompétence totale» de son rival. «Un acteur sans expérience ne peut pas faire la guerre avec l’agresseur russe», a-t-il dit, alors que Kiev et les Occidentaux accusent Moscou de soutenir militairement les séparatistes prorusses qui contrôlent une partie de l’Est ukrainien.

Organisé dans les dernières heures de la campagne officielle, le rendez-vous constituait la dernière chance de M. Porochenko pour tenter de combler le retard abyssal qui le sépare de l’humoriste, crédité de plus de 70% des voix dans les derniers sondages. Se posant en seul rempart face à Vladimir Poutine, le chef de l’Etat sortant n’a cessé d’insister ces derniers jours sur les risques posés par une plongée dans l’inconnu pour ce pays confronté à la pire crise depuis son indépendance en 1991: «Poutine rêve d’un président novice, faible, non préparé. Plus le président ukrainien est faible, plus le président russe est fort.» ATS/AFP

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