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«Je suis toujours ému de tuer une bête»

Les animaux voient en noir et blanc, ce qui explique cet accoutrement. © Margot Knechtle
Les animaux voient en noir et blanc, ce qui explique cet accoutrement. © Margot Knechtle
Publié le 21.10.2019

Temps de lecture estimé : 1 minute

Parle-moi de ton sport! » A 21 ans, Antoine Zwick chasse des chevreuils depuis sa majorité. Il raconte son expérience.

«J’ai tué mon premier chevreuil à dix-huit ans, dès que j’ai obtenu mon permis de chasse. Je pourrais chasser des renards, mais je ne prends pas de fourrure. J’ai aussi le droit de chasser certains oiseaux, comme les corneilles, sauf que je n’y vois aucun intérêt. Moi, je mange tout ce que j’abats. C’est pour moi la manière la plus éthique de manger de la viande. L’animal a vécu en liberté et n’est pas forcément destiné à l’abattoir. Quand on va acheter ses saucisses et ses steaks à la Migros, on est complètement dissocié du fait qu’il s’agit d’un animal. Si on mange de la viande, il faut assumer le fait que ça implique la mort d’une bête.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je suis toujours ému et attristé de tirer sur un animal. Cependant, je sais pourquoi je le fais. Je trouve que c’est la manière la plus juste de manger de la viande, ce qui me permet d’avoir un rapport privilégié avec la nature. Certes, la viande coûte plus cher car il faut payer le permis de chasse et le boucher pour la débiter, mais je me sens malgré tout avantagé. De la viande plus bio que celle-là, on ne peut pas en trouver ailleurs.

Bien sûr, il m’arrive de rentrer bredouille. J’ai déjà passé plus de dix-huit heures dehors en revenant les mains vides après avoir marché vingt kilomètres. A contrario, il m’est aussi arrivé de partir à la chasse pendant seulement trois heures pour ramener un chevreuil. On ne peut pas prévoir nos rencontres avec les animaux. Tout ce qu’on peut faire, c’est évaluer le terrain pour filer la bête: analyser les traces, chercher des poils sur les troncs et des crottes par terre. De manière générale, je prévois de capturer un à trois chevreuils par saison, sachant qu’une bête donne environ quinze kilos de viande. Si j’en chassais davantage, j’aurais assez de viande pour deux années consécutives!»

Margot Knechtle

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