La Liberté

Jésus, la révolution de l’amour

Publié le 17.04.2021

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Je trouve extrêmement intéressante l’approche du cinéaste bernois Milo Rau avec son Jésus noir entouré d’apôtres migrants (La Liberté du 27 mars). Quand nous voyons la place accordée par le pape François aux pauvres, aux réfugiés, à la justice sociale, je ne crois par contre pas que cette dimension du mystère de Pâques ne soit pas acceptée par la «croyance classique», ainsi qu’il le déclare dans son interview.

La théologie chrétienne fait bien sûr la part belle à la nouveauté du Royaume qu’apporte le Jésus des Evangiles et à son côté subversif par rapport au système politico-religieux de l’époque. Ce qui lui vaut d’ailleurs d’être condamné et mis à mort! Contrairement à ce qu’affirme le réalisateur, il n’y a aucun «narcissisme ni dureté» chez le Christ qui se dit «doux et humble de cœur». La «violence» dont Jésus fait preuve s’en prend uniquement aux injustices dont sont victimes les petits, les femmes, les laissés-pour-compte. La divinité de Jésus-Christ ne s’oppose pas à son humanité, bien au contraire. C’est parce qu’il est Fils de Dieu qu’il va jusqu’au bout de sa lutte pleinement humaine pour les plus faibles.

Le titre de Nouvel Evangile donné à ce film interpellant ne me paraît donc pas faire droit à l’interprétation théologique habituelle. La christologie catholique reconnaît pleinement le combat radical du Christ contre le racisme et les inégalités de notre monde.

Abbé F.-X. Amherdt, prof.

théologie à l’Uni de Fribourg

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