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Jeunes amours violentes

Entre coups, insultes et restrictions de libertés, les adolescents et les jeunes adultes sont également confrontés à la violence au sein de leur couple

Jeunes amours violentes
Jeunes amours violentes

Elsa Rohrbasser

Publié le 17.07.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Relations » Les relations de couple entre jeunes adultes et adolescents connaissent, au même titre que dans un couple d’adultes, plusieurs types de violences. Selon l’étude Sexual Victimization of Children and Adolescents in Switzerland de 2011, 16% des filles et 10% des garçons ont été au moins une fois victimes de violence sexuelle au sein du couple. Des formes de violences psychiques telles que le contrôle et la restriction de la liberté de mouvements, ainsi que l’humiliation sont fréquentes chez les adolescents.

C’est ce qu’a vécu Paul*, âgé de 16 ans à l’époque des faits: «Notre couple a duré trois mois et dès le début, la relation n’était pas saine. Nous étions tous les deux en recherche, non pas de ce que nous pouvions apporter à l’autre, mais de ce que l’autre pouvait nous apporter. Ça a empoisonné la relation», explique le jeune homme. Cette fille dénigrait constamment Paul: «Chacun s’emprisonnait dans l’autre, on se menaçait de se quitter à tout va. Elle connaissait mes faiblesses et en abusait pour me faire du mal», ajoute-t-il. Le plus difficile à vivre pour lui a été, une fois la relation terminée, le moment où son ancienne partenaire a utilisé les réseaux sociaux pour le rabaisser: «Ça m’a détruit. J’ai été suivi par plusieurs psychologues et je le suis encore actuellement», raconte-t-il.

Violences banalisées

Les jeunes sont concernés par tous types de violences avec leur partenaire. C’est ce que confie Sylvie Becker Schorno, intervenante sociale au Centre LAVI de Solidarité femmes: «Je suis parfois face à des jeunes femmes qui subissent des violences massives sur les plans physique, psychologique et sexuel. Elles pensent que leur copain a le droit de lever la main sur elles, d’exiger des relations sexuelles, de les contrôler», explique-t-elle.

Selon le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), une attention et un attachement excessifs passent chez les jeunes pour des preuves d’un amour sincère. Pour Paul, ce besoin de contrôle détruit la plupart des relations: «Il faut remettre au clair les libertés individuelles et le respect de ces libertés», développe-t-il. D’après Sylvie Becker Schorno, les jeunes subissent l’influence de l’image des relations hommes-femmes: «Les jeunes voient des images où les notions de violence et d’irrespect sont omniprésentes. Elles sont banalisées.»

Prévention nécessaire

La prévention paraissant nécessaire, Radix, Fondation suisse pour la santé, a mis en place un programme de prévention des violences et des comportements abusifs auprès des jeunes de 13 à 18 ans, disponible pour toutes les institutions intéressées. Ce programme est centré sur les relations amoureuses et appelé SE & SR (Sortir ensemble et se respecter): «Il existe aussi le site comeva où il est possible de poser anonymement des questions. Les jeunes doivent apprendre à se respecter, à respecter leurs sentiments», conclut Sylvie Becker Schorno.

*Prénom d’emprunt

Pour s’informer: www.comeva.ch

www.sf-lavi.ch

www.fr.ch/sej lien «aide aux victimes d’infractions»

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