L’art qui cache la forêt
Thierry Raboud
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ChronYXZ » Il y a des endroits où il faut nous foutre la paix. Aux cabinets, mais surtout en forêt. On a tous nos recoins, le mien se cache au fond d’un vallon: une roche mystérieuse d’où sourd une eau ferrugineuse glissant sous les arbres avant de lécher mollement de grandes pierres plates qui soutenaient mon pied d’enfant tenté de passer à gué. Un havre naturel et nostalgique.
Puis voilà qu’un artiste à la petite semaine, démangé par un irrépressible prurit créatif, a décidé de gratifier les lieux de ses œuvrettes. Aux arbres de mon vallon pendouillent désormais d’infâmes dessins plastifiés, dans la rivière sourit béatement une grotesque libellule géante et synthétique. Comme s’il n’y avait rien d’autre à observer en ces amènes parages.<